LIMA
Les habitants de Lima s'appellent les limaces?
Jeudi 10
juillet, nous quittons Paracas. On prend un collectivo pour Pisco à 2 Soles
chacun et un autre à 1,50 sole chacun pour nous emmener au croisement avec la
route principale. Moins cher et aussi rapide que le moto-taxi (parce qu’on a eu
de la chance dans les collectivos)
On prend le
premier bus qui part pour Lima. Y’en a toutes les 5 minutes et celui là nous
coûte 18 soles par personnes.
Nous partons
pour Lima et irons directement à l’aéroport, pour régler deux-trois choses et
surtout pour récupérer Léa et Adrien, dit Sapin, deux amis de Marine. Ça va lui
faire du bien de voir des têtes connues. Eux partent pour deux semaines au
Pérou et vont bien en profiter.
On arrive à
Lima…c’est grand…y’a des bouchons…c’est gris…c’est le bordel...bon…on arrive
vers 14h au terminal de la compagnie et on cherche le bus qui part à
l’aéroport. Il y a des taxis mais ils sont hyper chers.
Finalement
on trouve l’arrêt de la ligne 9. Et là un jeune mec vient nous accoster. Au
début gentil, pis nous tient un peu la jambe. Ensuite, il demande un peu
d’argent, ou un truc, quelque chose, un cadeau. Il devient franchement lourd et
nous fait même rater le bus. Il veut pas nous lâcher mais heureusement un
deuxième bus arrive quelques longues minutes plus tard. C’est un peu le speed, on
veut pas rater celui là, on se précipite un peu et là tout à coup, le mec arrache les lunettes de vue
d’Alexis et se barre en courant. Pris de court, Alexis hésite à poser les
affaires et poursuivre cet enfoiré qui court comme une merde mais préfère finalement
rester auprès de Marine et prendre le bus avec elle pour quitter cet endroit
insécure…
Marine,
choquée, morte de peur, a du mal à se remettre de ses émotions.
Alexis : j’ai été étonnamment calme et philosophe
sur le coup. Je me dis que c’est trop tard, que le pauvre type, on le sentait
pas du tout celui là, en payera de sa triste vie. Voler des lunettes de vue
pour les revendre au marché noir…ainsi est la vie, j’en ai fait les frais
aujourd’hui. Ça aurait pu être pire. Je me sens frustré de pas avoir essayé de
le rattraper surtout que vu comme il courait, en 100m, c’était plié, mais ma
première pensée était de ne pas laisser Marine toute seule et partir trouver un
endroit où on serait en sécurité. Je me voyais mal la laisser toute seule avec
toutes les affaires entre le trottoir et la porte du bus. Bref j’ai pas couru.
Marine:
Je le sentais pas ce gars, il nous avait déjà fait rater un bus, j'étais énervée contre lui. Alex arrivait à garder son calme, moi déjà plus, et puis quand l'autre bus arrive, il me pousse, se met entre nous, il était trop louche, et quand il prend les lunettes d'Alex et bah je me sens démunie, on a essayé de s'en écarter et il a quand même réussi à nous prendre un truc et je suis tellement embêtée pour Alex, car c'est des lunettes de vue, je sens qu'il avait envie de courir le rattraper et qu'il est resté avec moi et les bagages finalement... Je repasse toute la scène dans la tête, le temps du trajet en bus qui dure super longtemps, j'ai eu peur, j'ai envie de pleurer, et j'ai mon Alex qui essaye de me consoler alors que c'est à lui qu'on a pris quelque chose....
L’heure et demi de bus qui suit est un peu
bizarre. On parle avec les gens, témoins du vol. On essaye de redescendre un
peu niveau émotion. Mais on a la même pensée…Bienvenue à Lima…il est temps que
ça cesse.
Arrivée à
l’aéroport 16h12, Lélé et Sap ont déjà atterri. On décide donc de les attendre.
Ça y'est, ils sont là !! Quelle joie de les voir !! C’est trop cool.
Nous restons
quelques dizaines de minutes à l’aéroport pour faire ce que nous avions à faire
puis nous trouvons un taxi pour nous emmener. Le taxi nous conseille
Miraflores, la course est plus chere, le quartier est lui aussi plus cher…mais
plus sûr aussi…on n’a pas de nouvelles de l’ami de Jorge qui devait nous
accueillir alors on dit banco.
Le chauffeur
est bien sympa, nous parle de pas mal de choses et nous pose au parc central de
Miraflores…après 1h30 de bouchons, carrefour chaotique…on dirait el Alto…
On passe un
moment à chercher un hostel, un peu deçus que l’ami de Jorge n’ait pas répondu
et nous ait abandonné. Mais tant pis. On trouve un hostel (enjoy hostel) à 30
soles par personnes…Bienvenue à Lima !! Le double des prix…mais bon. Y’a
tout ce qui nous faut et c’est surtout moins cher que les 5 qu’on a fait
avant.
On
s’installe dans notre chambre de 4 et on sort l’apéro. Les copains ont ramené
de France deux petites tomes et du saucisson aux herbes ainsi qu'un paquet de petit beurre au chocolat…holalalalala…ils se
rendent pas compte du bonheur qu’ils nous font en nous offrant ce moment
exceptionnel !! Et nous, on se rend compte à quel point ça nous a manqué
toute cette année. De notre côté, on leur fait goûter un vin sucré péruvien que
nous avons trouvé à Cotahuasi…vin, fromage, saucisson…mmmhh…Un petit avant goût
du retour…
Léa et Adrien commencent tout juste leur voyage et ils n’ont pas franchement eu le temps de se pencher sur le programme à cause de leur taf…en clair…ils sont presqu’encore plus à l’arrache que nous…alors on discute de ce qu’ils pourraient faire, dans quel ordre etc etc…
Puis finalement, ils commencent à être fatigués de leur voyage alors, callé par l’apéro, chacun va se coucher à son rythme.
Vendredi 11 août, chacun se réveille tranquille, le décalage horaire ne fait pas de mal pour le moment…pour le moment haha. Et on prend le petit déjeuner de l’hostel. Heyy !! C’est l’anniversaire d’Adrien, le neveu d’Alexis !! Joyeux anniversaire bout de chou!!!
Ce matin, nous allons visiter un peu le distritto de Mirraflores et ses grandes avenues. Direction la mer. On longe la grande avenue Larco et arrivons au méga centre commercial Larcomar. Et surtout…on voit la mer…pas le ciel…mais la mer !!
Il fait tout gris, humide…mais la mer est belle, puissante et agitée.
Au bout, au peut descendre sur la côte, il y a la voie express…et après seulement, il y a la plage.
Nous, nous restons en haut des falaises mythiques de Lima dominant la mer. Ça a un côté normand presque. Mais de grands filets noirs ont été tirés pour éviter l’éboulement de pierre…l’éboulement de bouteille de plastique en revanche n’a pas été solutionné…
La promenade le long du malecon est sympa. Une promenade au milieu des parcs construits au dessus de la voie express. Le parc de l’amour, le parc du phare…le coin est réputé pour son activité de parapente. Une voile vole le long des falaises…c’est autre chose que la montagne mais bon. S’il n’y avait pas tout un tas de chose, notamment le million de voiture en bas. Ce serait joli. On peut se dire que les hydrocarbures des voitures peuvent faire l’effet d’un thermique et donner de l’altitude à la voile…
Bref, on rentre un peu plus dans les terres et on marche au milieu de la grande avenue Pardo après être passé par le parc de l’Amérique centrale. Puis on continue tout droit tout droit tout droit. On passe devant quelques marchés artisanaux d’un classicisme exacerbant. Pour nous, c’est la fin, mais pour les copains, c’est le début…
Et on atterrit au mercado. Un petit mercado de fruits légumes et un peu de viande. Mais les copains auront l’occasion d’en rencontrer des mille fois mieux. On termine notre course sur une table en terrasses d’un petit comedor qui nous propose des menus à 7 ou 8 soles (2,50€)
Puis nous rentrons prendre un bus qui nous emmène dans le centre historique.
Le centre historique se résume à la plaza mayor, place des armes, que nous allons voir en premier, avec sa cathédrale et le palais présidentiel, et la plaza San Martin. Au milieu des casonas, des balcons coloniaux, se fondent dans la masse des édifices plus récents.
Derrière le palais présidentiel, on se retrouve sur la Alameda Chabuca Grande, une esplanade piétonne et populaire avec petits stands de nourriture et ambiance plutôt familiale. Les stands de bouffe du resto proposant des plats de tout le pays nous donnent l’eau à la bouche…c’est ici qu’on aurait dû venir manger !! De l’autre côté du pont et de la panaméricaine, on aperçoit un tout autre monde. Au bout du Jiron trujillo, bordés de balcon branlants, se dresse l’église San Lazaro, en piteux état, et son couvent qui a été une léproserie.
Nous faisons une observation d’un contraste entre les deux places principales. La Plaza mayor est vide…une présence policière impressionnante, nous empêche d’avancer à moins de 50m du palais présidentiel et du congrès. Il faut faire le tour de la place pour atteindre la cathédrale. Et lorsqu’on traverse, en passant encore une fois devant tous ces policiers, jusqu’à la place San Martin. On se rend compte que cette dernière est archi-bondée !! Des Drapeaux, des banderolles, des cris…une manifestation. Mouvement national des professeurs des écoles qui revendiquent l’égalité des salaires et des droits entre les titulaires et les suppléants sous contrat…tiens, ça nous rappelle quelque chose ! Ça, on l’apprend en discutant avec 3 dames et un monsieur qui nous accostent et nous racontent.
La pace des armes: plaza mayor
La Plazza San Martin et la manif'
Puis on continue tranquille en direction du parc de la réserve. Le parc de la réserve est un parc très ancien. Mais voilà 10 ans qu’il a été réaménagé, réhabilité, en parc d’eau. Et ce soir, nous avons rendez vous avec Jorge, notre ami péruvien, pour passer une soirée.
Pour le moment, on prend un café, puis on va chercher un resto où on peut boire une bière et jouer aux cartes. On leur apprend l’escopa et le tamul !! héhé !!
On mange. Et finalement Jorge arrive en compagnie de Steffie, 31 ans, psychologue aussi.
C’est tellement cool de revoir Jorge !! Rendez vous compte. Le gars, on le rencontre à Puerto Madryn, côte atlantique de l’Argentine, chez Pau et Morena. On le revoit par hasard à el Chalten dans le sud ouest de l’Argentine. Puis à Salta, dans le nord, pendant 5 minutes. Enfin à Humahuaca encore un peu plus au nord. Et maintenant, on le voit chez lui à Lima dans son Pérou !! Trop cool !!
Nous partons donc à 6 au parc de la réserve. Entrée 4 soles par personnes. Le grand parc compte 13 fontaines. Des jets d’eau impressionnants, des œuvre d’art aquatiques.
L’une d’elle retiendra particulièrement notre attention. Une esplanade, avec grillage au sol formant plusieurs cercles, d’où sortent, de manière aléatoire, des jets d’eau. Le but, aller au milieu et revenir…sans se faire mouiller !! haha trop drôle !! Devant les jeunes enfants qui s’en donne à cœur joie et sont trempés jusqu’à la moelle. Chacun notre tour, on tente notre chance. On réussit à peu près à ne pas finir comme ces gosses. Mais on se fait tous, ou presque, avoir en arrivant dans le centre…qui glisse. Et on se pète tous la gueule au milieu…bref…un bon moment de rigolade.
D’autres fontaines en forme de piramide, une théière versant le thé, un tunel d’eau sous lequel il fait passer, puis, à 21h30, un spectacle son et lumière sur la fontaine principale.
Une supère soirée avec nos amis qui se termine par un coup de bus et un retour tranquille à l’hôtel. Les pauvres…Léa et Adrien sont morts de fatigue depuis le repas…le décalage horaire a eu raison d’eux…héhé !!
Ce matin, samedi 12. C’est l’anniversaire de Miguel, de buenos aires. Feliz cumpleaños papa !! Les esperamos en Francia !!
Léa et Adrien ont des choses à réserver ce matin et nous on travaille sur le blog. Et c’est à 12h qu’on sort pour aller manger au comedor d’hier…c’est une super trouvaille !!
Puis nous rentrons à l’hôtel. On fait tester le thé de coca, ainsi que le maté argentin, à nos amis et on joue aux cartes. Mais, il y a un moment où il faut qu’ils partent pour vivre leur voyage. Et c’est à 15h30 que nos copains partent prendre un bus pour le début de leur aventure. Direction Paracas.
C’était un réel bonheur de voir Léa et Adrien !! Des têtes connues, des copains. Dans une période qui pue le retour. Un peu comme si on retrouvait une partie de notre vie française avant l’heure…un apéro en somme…
Après les aurevoirs, on passe notre aprèm à se ballader dans le quartier, on achète les deux trois trucs qu’il nous manque et on rentre pour se prendre un apéro.
Jorge et Steffie nous rejoignent à l’hôtel, boivent un coup avec nous et nous emmène dans le distritto de Barranco.
Barranco est la plus petite des 40 municipalités de l’agglomération de Lima. A 15 minutes en bus de Mirraflores, c’est un quartier qui bouge la nuit !
Les rues sont animées, du monde, des restau, des lumières, des vendeurs d’artisanats et autres musiciens cherchent à gagner deux trois sous. C’est un quartier ancien, un peu bohème, un peu romantique, et les édifices sont les témoins d’une époque datant de 150ans. On traverse un pont et finalement, on descend, le long d’une artère piétonne jusqu’à la mer. Les vagues sont hyper puissantes et jouent sur la plage de galet et fait chanter les cailloux.
Puis on remonte sur la place principale et on attend des copains de Jorge, devant un concert de rumba, salsa, d’un groupe vraiment bon et qui a du succès. Les deux saxophonistes font l’amour à leur instrument pour le grand plaisir du public.
Jimmy et Andréa, 37 et 34 ans, sont des amis de Jorge depuis un baille et nous emmènent manger un burger puis boire des bières dans un bar sympa quoiqu’un peu bruyant…Marine est kapout et c’est difficile de communiquer, mais elle se reprend bien.
On réalise en fait tous les deux que ce soir…c’est notre dernière soirée en voyage…
Oui, nous rentrons… ça y’est…c’est fini…
Demain soir, nous irons à l’aéroport car nous devons nous présenter genre à 4h du mat…alors autant dormir là-bas…Notre vol est à 7h lundi matin et arrivons à Lyon Mardi 22h…
Le retour…la fin…le début d’autre chose…bref…
Après une bonne soirée, on dit aurevoir à Jimmy et Andréa. Puis, dans le bus, à Jorge et Steffie…des adieux, courts, rapides…frustrants…mais au moins pas larmoyants.
Le dimanche matin, Alexis se réveille tôt, Marine profite un peu plus.
On passe notre dernière journée à l’hostel, fignoler deux trois choses avant le départ. Et on sort quand même se balader. Manger au mercado dans un petit resto super bon… ça ça nous manquera aussi…
On va prendre un café au starbuck pour que Marine appelle sa mère, mais internet ne fonctionne pas alors on joue aux cartes. Puis Alexis rentre, Marine va faire les boutiques. Et on se retrouve à l’hostel où on mange un peu plus tard
Finalement sur les coups de 22h30-23h, on dit au revoir au gentil mec de l’accueil et on va prendre un taxi.
Nous sommes à l’aéroport, nous avons bouclé notre organisation de bagages, il nous reste quelques heures avant le check in…
7h du matin, l’avion décolle. Nous quittons notre terre d’accueil de ces neufs mois et demi…
Le retour est long…une escale à Mexico où l’on voit des gens qui parlent encore espagnol mais dont le facies, alors plutôt typé indigène, ou inca, au Pérou, a légèrement changé. Notre sentiment : on quitte l’Amérique du Sud…c’est la fin… Une autre à Madrid où les gens parlent encore espagnol mais dont le facies est devenu européen. Notre sentiment : on est de retour en Europe, on a la même heure que nos amis et nos familles…on est « presque » arrivé. Une troisième à Bruxelles où les gens ne parlent plus espagnol mais plutôt anglais, français ou encore flamand et qu’ils n’ont plus une once d’inca dans le regard. Notre sentiment : « putain c’est quand qu’on arrive ?! » 4 avions, c’est long, 2 jours, c’est long, vivement qu’on arrive. Et enfin, on arrive à Lyon où les gens ressemblent étrangement à tous ceux qu’on aime. Un comité d’accueil exceptionnel avec parents, sœur, frère, belle sœur, neveux, amis…Notre sentiment : Mais pourquoi un tel comité d’accueil ? C’est vrai, après tout on n’est partis que deux semaines…
Ho il est là lui, ho et elle aussi !! C’est magique !
Et parmi toutes ces têtes qu’on est heureux de revoir…une, un peu plus poilue,…une chienne…Joye…qui en un éclair nous reconnaît et nous fait une fête extraordinaire. Oui Chienchien, oui crapouillette, oui toutoune…on a réapparu…Merci de ton pardon…
S’en suit des embrassades, une chorégraphie bien drôle, un bouchon de champagne qui saute, un saucisson, une baguette de pain et un fromage qui se découpent, des cadeaux qui s’offrent, des rires qui éclatent, des photos qui flashent…
Rien a changé, toujours les mêmes. Toujours les mêmes regards, toujours les mêmes sourires. Toujours les mêmes reflexes. Y’a pas…on est bel et bien rentré…
Ainsi se termine cette histoire...
Une histoire de 9 mois et demi. Dans les faits il n’y a plus rien à raconter mais nous cherchons encore comment écrire le mot FIN. C’est l’heure du bilan, de la conclusion, de la réflexion. C’est l’heure aussi d’un nouveau départ, du début d’une nouvelle histoire. Finir l’un avant de commencer l’autre. Impossible, les deux sont imbriqués l’un dans l’autre. Tant aux niveaux temps et espace que mental et émotionnel.
On termine le blog, on tourne la page…non…on se met à nu…on publiera notre bilan dans un article dédié. Peut-être que ça prendra du temps…conclure avant de se noyer dans le quotidien, important. Conclure avant que la machine qui se relance atteigne sa vitesse de croisière et nous embarque dans un vent de folie, un rythme incessant et que les semaines passent comme des secondes en prenant petit à petit dans la réserve d’énergie. Changer, modifier des choses, penser les choses différemment pour ne pas tomber dans les mêmes pièges, vivre différemment. Différemment comment ? Changer quoi ? Changer qui ? De quoi on a besoin ? De quoi on a envie ? Conclure…mettre des mots sur ce qu’on a appris, découvert, vécu en notre fort intérieur et en tirer les leçons…
Pensons…et nous écrirons le mot FIN plus tard...