La PAZ - Ascension du Huayna Potosi (6088m)
Faites La Paz pas la guerre
Le vendredi 21 Juillet, nous quittons le lac TITICACA et l'Isla del Sol en compagnie de Wiliam et Camille et leur super van de voyage.
La route est sympa, le paysage plutôt sec et jaune mais le lac reste dans l’horizon…euh c’est pas normal…si si ! On longe actuellement un des bras du lac pour aller le traverser un peu plus loin.
La
traversée. Quelques embarcations plus ou moins rustiques que les mecs poussent
du rivage avec une énorme barre de bois et à la force des bras puis qu’ils
dirigent avec un moteur hors bord…nous partageons l’embarcation avec un bus
dont les passagers, eux, ont pris un autre bateau.
Puis nous
voilà de l’autre rive, sans plus tarder, on prend la route et quelques 2h de
route plus tard, nous entrons dans les bouchons d’El Alto, le fameux village au
dessus de la paz.
El alto est
disons…bordélique…urbanisme surréaliste. Des chantiers en perpétuelles
constructions, artères chaotiques et bondées, klaxon à outrance, pollution
omniprésente et air à peine respirable. Wil et Cam ne voulaient pas passer par La
Paz même, parce qu’ils ont entendu dire que c’était vraiment catastrophique
avec un véhicule. Mais ils n’ont pas d’autre choix que de passer par el
Alto…qui, dans le genre catastrophique et apocalyptique…n’est pas mal du tout…
Un grand
coup de Chapeau à Cam pour sa conduite et à Wil pour son co-pilotage. La
« Team ville » parfaite !! Il faut dire que depuis 10 mois de
voyage, il se sont bien faits à la conduite locale, à coup de klaxon, de
« j’passe j’passe j’passe », de pilage pour éviter de s’encastrer le
collectivo qui s’insère comme un ahuri ou d’écraser la grand-mère piétonne qui
n’a aucun droit dans ce pays…
Les copains
nous jettent à un feu et, dans le speed, on se dit au revoir en se promettant
de se revoir en France ! Y’a intérêt !! Merci Merci Merci encore à
vous deux d’avoir croisé notre chemin, ce fut court mais bref…euh mais
intense !! Longue route à vous !!
Avec l’aide
de Mapsme, Marine nous guide à travers les rues pas franchement des plus
glamours mais, à cette heure là, sans trop de risque, jusqu’au téléphérique
pour nous descendre jusque dans le cœur de La Paz.
Le
téléphérique coûte 3 bolivianos et dure en tout et pour tout 10 minutes…si on
avait pris un collectivo, vu le bordel en haut, les bouchons dans la
descente…on aurait mis 1h facile.
En plus avec
le téléphérique, on a une super vue sur tout La Paz !! C’est
impressionnant ! La mégalopole la plus haute du monde s’étend largement
aux abords des montagnes de la cordillère royale à 3650m d’altitude et compte
environ 1 200 000 habitants. Auxquels il faut rajouter les 800 000
d’El Alto, la cité informelle surplombant la capitale à 4100m d’altitude
Depuis El Alto, chaque fois qu’on descend de 100m, on gagne 0,7°C…mais très franchement on le sent pas héhé.
Pendant la descente, on peut voir un taxi encastré dans la roche. Un accident mortel en 1979, la voiture impossible à sortir de là et peut-être laissée pour exemple et avertissement…Carrément impressionnant…
On peut aussi voir le cimetiere immense composé d'immeubles funéraires.
Les TLM (Tombes à Loyers Modérés), les logements sociaux des morts
Vue du Mirador Killi Killi (et non pas guili guili)
Au loin, les sommets fabuleux, rois de l’altiplano, l'Illimani (6465m), le Sajama (6542m), le Huayna Potosi (6088m)…
Le Huayna Potosi…depuis le temps qu’on en entend parler…nous voilà à quelques jours de tenter notre chance dans l’ascension de ce géant. Le 6000 le plus accessible de monde n’est pas forcément facile et donné, beaucoup de gens abandonnent et Remy, de Torres del Paine, et Bato des pinpins ont eu l’air d’en avoir bien chié…pas mal d’appréhension se fait sentir, mais pour l’instant la mission est l’acclimatation…
Nous avons failli avoir la chance d’avoir un hébergement sur La Paz, un copain guide de Val de Cusco, mais finalement ça ne s’est pas fait…alors on part sur un hostel qu’on nous a conseillé…
En sortant du téléphérique, on continue à suivre Mapsme qui nous mène dans le centre jusqu’à l’hostal El Caretero. Après avoir fait quelques hostal, on revient au caretero et on s’installe dans une chambre matrimonial à 30 bolivianos par personnes (presque 4€) mais froide…héhé.
Une grande cour intérieur avec des canapés, des gens qui jouent de la guitare, qui font un peu d’artisanat…mmhh ça sent bon l’ambiance relax…
En hauteur, les balcons entourent la cour et donnent sur les chambres. Nous…on est au rez de chaussé.
Nous partons nous balader un peu pour découvrir la ville même si la nuit commence à tomber.
Les rues de La Paz sont animées, les piétons n’ont en effet aucun droit. La place principale est pigeonnée, un beau monument central trône devant le congrès de la république orné du drapeau andin, de la Bolivie et des couleurs rouges et vertes de la ville de La Paz. Côté Sud, la cathédrale sombre vient s’imposer dans le tableau, ce qui fait un contraste intéressant.
à gauche le drapeau andin, au centre, la Bolivie, à droite La Paz
L’autre mission de l’aprèm est de trouver une agence pour choper des infos pour l’ascension du Huayna Potosi. Un peu déçus de devoir passer par la case agences touristiques, il est impensable d’y aller seul et nous n’avons pas de contacts de guide d’ici. Mais c’est bizarre, on ne trouve que 2 ou 3 agences de tourisme…le quartier a l’air bien calme, comparé à ce qu’on nous disait…pis on comprend un peu plus tard que nous ne sommes pas dans la bonne partie de la ville et nous découvrons le quartier de San Francisco…
San Francisco est LE quartier touristique avec agences, resto, magasins de souvenirs en tout genre…l’eldorado dirons nous…
Sa basilique du même nom, construite en 1549, trône sur la grande plaza San Francisco qui est très fréquentée et est, comme aujourd’hui, le théâtre de grandes manifestations et des rassemblements politiques.
On remonte une rue alors que la nuit est tombée et on découvre en effet tous les magasins d’artisanat et babioleries et les agences qui proposent des treks au Huayna Potosi. On prend des informations et on prévoit de revenir demain.
Après une nuit froide mais reposante, Marine n’est plus malade même si elle est pas au top du top de sa forme. On craint chacun de notre côté pour le Huayna en se demandant si elle sera complètement rétablie.
Nous sommes samedi et notre mission de cet aprèm et de cette étape c’est…les cadeaux !! Hé oui…on s’est rongé le frein pendant 9 mois…enfin Marine surtout (Chapeau à elle !!), et maintenant qu’on est à La Paz…on va se faire plaisir…et vous aussi par conséquent…peut-être…haha
Mais on apprend que demain, Dimanche, c’est la fameuse Feria d’El Alto où tout est vachement moins cher…encore moins cher que pas cher…on a hâte de voir !!
Alors une aprèm de plus à se ronger le frein, Marine est un peu frustrée, Alexis un peu aussi, mais respire un peu…il craint le lendemain un gros cracage en bon Picsou qu’il est…
On passe une matinée tranquille où l’on prend le temps, où l'on va au mirador Killi Killi, où on va au terminal de bus pour choper les horaires pour partir pour Arequipa. Aujourd’hui est un jour particulier en France. C’est le mariage de Jeannie et Audrey. On essaye d’avoir nos copines au téléphone, on espère qu’elles pourront voir la vidéo qu’on leur a fait. Mais malgré les efforts de Titi sur place, l’overbooking des mariées et la connexion internet foireuse (du côté frenchies !!) auront raison de nous. On le redoutait depuis un moment…depuis l’annonce de l’évènement en fait…mais oui, aujourd’hui, encore une fois, on se sent loin de nos copains. On pense à tous ceux qu’on aime, on aimerait être présents. On abandonne l’idée de la visio-conférence bien déçus, mais soulagés de savoir que les filles ont pu voir notre petit montage vidéo (Merci Titi !!).
Puis on part en ville. On commence par le mercado central où nous trouvons un petit comedor pour manger une assiette somme toute un peu décevante niveau viande mais qui nourrit son homme. On se consolera avec une salade de fruit vraiment bonne avec glace et gélatine.
On fait les rues du quartier de San Francisco en long en large et en travers en n’oubliant pas bien sûr de passer réserver notre Trek pour le Huayna Potosi…le défi est prévu pour Lundi…
Outre les magasins d’artisanat et de tout et n’importe quoi, nous traversons le mercado de Las Brujas. Un des plus anciens quartiers indigène de La Paz où l’on trouve des plantes médicinales, des talismans, de crèmes bienfaitrices, de l’alcool de coca, des fœtus de lamas…vous vous rappelez ? Pour offrir à la pachamama…
calme toi Marine caaaalme...
Les foetus de lama
Le soir, nous remontons doucement vers notre hostal en s’arrêtant manger un bout dans un petit resto rapide…pas franchement fast food…mais pas franchement resto non plus…
Ce matin, Dimanche 23 Juillet, nous nous levons tôt et parvenons à avoir Jeannie et Audrey au téléphone !! Génial !! On est bien contents d’entendre leurs voix et de savoir que tout s’est bien passé !!
Ce matin, on part tôt sur les conseils de la dame de l’hôtel et on va prendre le téléphérique rouge pour monter sur El Alto. Le téléphérique nous pose sur une des avenues principales de la ville et on replonge dans un bordel sans nom…mais cette fois sans véhicule…simplement une foultitude de petits stands.
Considéré comme l’un des plus grands souks du monde, la feria d’El Alto a lieu les dimanches et les jeudis. C’est très impressionnant. Il y a des tonnes de chaussures, fringues, ustensiles de cuisine, et quelques tissus tradtionnels…mais pas d’artisanats ou autre babioleries…
La Feria d'El Alto
On a beau faire le marché de A à Z, on fait toute l’avenue, les rues avoisinantes. Rien. Enfin plutôt TOUT sauf ce qui nous intéresse un peu plus…l’avenue doit faire 2km de long, compte au moins 4 ou 5 allées. Deux ou 3 autres rues parallèles aussi longues ainsi que toutes les rues perpendiculaires de la zone, sont pris à partie pour ce marché géant. Et y’a du monde…fouya comme y’a du monde !!! C’est blindé ! Et heureusement qu’on est arrivés vers 10h parce qu’après 2h de flânerie et de recherche, on a du mal à avancer dans les nombreuses allées…
On se prend un bon bain de foule et finalement, ne trouvant pas vraiment ce qu’on veut, mis à part quelques tissus, on redescend, tentant de voir rapidement ce que ce festival de danse organisé aujourd’hui proposait au public.
Dans le téléphérique, on discute avec un monsieur bien sympa. Puis on file direction le mercado central, pour manger à un comedor bien sympa accompagné d’un super jus de fruit ananas, orange, chirimoya et banane…un vrai régal !!
Puis on se refait tout le quartier en se faisant plaisir sur nos emplettes…lâchez les fauuuuuves !!!
Le soir, nous mangeons à l’hostal et allons nous coucher car demain…c’est le grand jour
Le Huayna Potosi…une expérience Inoubliable…
L’agence : Inca Land Tour. Très bonne agence, la dame vraiment gentille. Les guides, de toute façon…il y en a quelques uns mais travaillent pour toutes les agences.
Le prix que nous avons payé : 920 bolivianos chacun soit 115€. Comprenant, le transport, le guide (1 guide à chaque binômes de clients), l’alimentation pour 3 jours, l’hébergement pour 2 nuits, le prêt de matériel dont duvet -10 (après négociation) et un après-midi de pratique de marche avec crampon et piolet et escalade sur glace.
Nous arrivons vers 8h à l’agence et nous essayons le matériel. Petit pantalon en polaire, gros pantalon de ski, bottes plastiques d’alpinisme, veste polaire, manteau imperméable et coupe vent, cagoule, casque, harnais, piolet et duvet. Nous, on fournit (par personne) un grand et un petit sac à dos, lampe frontale, chaussure de marche, papier toilette, eau pour le premier jour, feuilles de coca (très bon pour l’altitude), snack et notre chocolat préféré !!
Ho noooon un casque...pas facile avec les cheveux de monsieur
On fait la connaissance de nos compagnons d’aventure. Car même si nous aurons un guide pour nous deux pour l’ascension définitive du troisième jour, nous partons avec un groupe et vivons l’expérience des trois jours ensemble. Les nominés sont :
Frank, 30 ans, vit à Paris depuis qu’il a quitté ses Pyrénées pour le boulot, voyage pendant 1 an et demi et vogue de sommet en sommet. Ce n’est pas son premier 6000 et son expérience et son savoir faire nous seront grandement utile. Plutôt humble et dynamique, il apporte de la joie de vivre au groupe. Un bon ptit gars comme on dit ! Nous, il nous fait penser à Coco…Frank s’est lancé un défi : l’Aconcagua, le plus haut sommet de l’Amérique du sud, perché sur les terres argentines et culminant à un peu plus de 6900m d’altitude.
Ashley, Neo-zélandaise de 24 ans. Anciennement physiotérapeute et à présent guide chez elle, en voyage elle continue d’arpenter les montagnes qui se trouvent sur son chemin. Elle parle anglais et vite mais connaît un peu l’espagnol. Première expérience en alpinisme…
Mitch, 23 ans, australien, un grand blond (avec une chaussure noir ?) bien drôle et bien sympa. En voyage lui aussi depuis quelques mois, c’est aussi son premier 6000m. il parle un peu espagnol mais surtout anglais. Un peu frustrant de pas tout comprendre à ce qu’il dit…
Elyvir, 24 ans, de Paris, étudiante en médecine, voyage court mais remplie d’aventure comme ce défi qu’elle se lance. Elle, elle parle bien anglais et pourra nous faire la traduction de toutes les bêtises que dira ce comique de Mitch. Elle voyage avec
Saska, 24 ans, étudiante en médecine à Paris également. Pas beaucoup d’expérience non plus, en alpinisme encore moins. Mais avec la volonté de repousser ses limites. Elle aussi parle super bien anglais, alors on échangera traduction anglaise contre traduction espagnole.
Quand même…on a de la chance…partir avec un expérimenté de l’altitude et de l’alpinisme, deux médecins, une physiotérapeute, un comique…y’a que nous qui servons à rien haha…
Non, nous on est là pour apporter la touche romantique de l’aventure. Un défi qu’on se lance à 2, en couple. On appréhende mais on est forts. On n'a pas forcément la même énergie (surtout en ce moment) mais on est solidaire.
Si l’un de nous a un problème lié à l’altitude ou autre maladie, soit c’est avant de partir pour l’ultime ascension et alors il reste au refuge, soit c’est après et les deux doivent redescendre…avec tout de même, dans le cas de notre groupe, la sécurité et la possibilité de se greffer à une autre cordée de copains pour celui qui n’est pas malade.
Voilà, on le sait et on est tranquille avec ça, si l’un de nous n’est pas bien et que les deux doivent descendre, certes il y aura de la déception mais surtout de la solidarité. On accepterait plus facilement si l’un de nous est malade que si c’était quelqu’un d’autre et qu’on soit dans une cordée plus nombreuse. Mais là c’est un guide pour 2 alors c’est parfait…
Les guides : les guides tourneront un peu pendant le séjour, mais un chef guide, Théo, sera le coordinateur et nous accompagnera pendant les trois jours. Il faut dire qu’ils n’arrêtent pas. Comme il doit y’avoir une douzaine de guide, ils se connaissent tous et travaillent pour toutes les agences. Du coup, ils accompagnent tous les jours des groupes. Pratiquement sans aucun jour de repos. Théo, ce matin à l’agence, hier au sommet du Huayna Potosi, demain au refuge Alto en même temps qu’il gérera notre séjour…bref…Luis, Gonzalo, Sylvestro nous accompagneront dans notre expérience.
La cuisinière : comme dans le sud Lipez et le salar d’Uyuni avec les pinpins, nous avons une cuisinière qui nous accompagne. La bouffe, le secret du succès !! Bassesa ne parlera pas beaucoup mais répondra quand même aux questions. En jupe collant et ballerine, tenue traditionnel avec son baluchon en tissu local, on est impressionnés par l’idée qu’elle montera à 5200 comme ça. Mais elle nous rassure tout de suite…elle mettra des chaussures de marches…pour ce qui est de la tenue, elle restera comme ça…
Bon la présentation des personnages est terminé, passons au déroulé :
1er jour :
Après les essayages et la préparation des affaires, l’attente du transporteur et le « faisage de connaissance » avec les autres aventuriers, nous quittons La Paz avec un collectivo, puis avec un autre car le premier battait de l’aile…On traverse le bordel d’El Alto et on traverse un grande zone plate, puis ça commence à monter un peu. Nous découvrons quelques lagunes dont une colorada.
Nous avons à peu près 2h de route jusqu’au premier refuge baso (base) situé à 4700m. Au bord d’une lagune verte formée par un barrage et adossé à une montagne voisine, le refuge est plutôt grand. Il compte un hall d’entrée pour se déchausser, une grande pièce commune avec tables et une partie canapé, 4 chambres, une cuisine et des toilettes.
Dans la voiture le premier jour
La laguna colorada
Le bestiau, la lagune verte et le refuge Baso
Quand on arrive, un groupe part pour monter au deuxième refuge…c’est leur deuxième jour. On mange le repas préparé par Bassesa et la gérante du refuge.
De gauche à droite: Ashley, Saska, Mitch, Franck, Elyvir, Marine et Alexis
Puis on part pour passer le reste de l’après midi au glacier. 45 minutes de marche avec Théo et Luis et nous arrivons au pied du glacier immense à 4900m d’altitude.
Consignes de sécurité, utilisation du matériel et pratique non encordée. On chausse les crampons et on marche sur le glacier avec le piolet.
Mise en place des crampons
Petite escalade d'un pan incliné
Puis cerise sur le gâteau : Escalade sur glace ! wouha génial !! Théo nous offre une belle découverte sur une jolie cascade de glace.
Bassesa venue partager un moment
Luis, assistant le Théo...les mains dans les poches
Un toutou qui a froid aux pattes
Puis retour au refuge pour le dîner avec des légumes, partie de carte endiablé (le rami), discussion avec 2 brésiliens et dodo.
A: Premier jour bien sympa. Le groupe a l’air cool. Je ne comprends pas tout à l’anglais mais bon on fera avec. Trop content d’avoir fait de l’escalade sur glace. Depuis la frustration à Ailefroide avec VHASI où l’on a du évacué la montagne quand c’était à moi de passer à l’initiation avec le CAF, et depuis le temps que Coco m’avait proposé de m’emmener…(il avait rien trouvé de mieux que de se faire mal au coude pour pas m’emmener haha). Bref j’ai adoré. Coco…c’est quand tu veux maintenant. Nuit pas top pour moi, j’avais la bouche sèche donc j’ai pas très bien dormi.
M: On y est, on peut plus reculer maintenant. Découverte de l’équipe qui a l’air vraiment top, j’ai juste un peu peur au niveau de l’anglais car je pense être celle qui parle le moins, même si je peux comprendre si on parle doucement et repondre doucement aussi… et eux le "doucement" c’est pas trop ça… mais on verra, on peut parler quand même français et espagnol aussi… l’entraînement avec le piolet, super, j’avais vu des photos de mur vertical où les gens s’entraînaient et ça me faisait un peu peur. Mais là non c’est de la marche et le piolet te sert pour mieux te tenir à la glace. Et l’escalade sur glace, ça ça ressemble plus aux photos que j’avais vu , mais au lieu d’apprehender, j'ai trop hâte d’essayer et je commence la première c’est trop cool. Et le tout, en toute securité vu que nous sommes encordés.
Nuit très difficile puisque je suis malade toute la nuit. A devoir me lever régulierement si je ne veux pas retapisser mon lit et les alentours… du coup, pas du tout en forme le matin.
2nd jour
Après une nuit un peu agitée pour nous deux, on prend tranquille le matin et on prépare nos sacs avec tout le matériel dedans. Cet aprèm, on monte au deuxième refuge.
A: Comme on a une heure et demi de libre avant l’almuerzo, je vais me promener. Seul car Marine préfère rester dormir. Je monte au dessus du refuge et admire la vue sur la vallée. Après, j’ai comme un problème avec les balades en montagne, c’est que quand je suis déjà un peu en haut, y’a toujours un peu plus en haut « où on doit avoir une vue incroyable ». J’ai une pensée pour Bato qui comprendra bien ce que je veux dire…alors bueno, au loin je vois des aiguilles rocheuses. Elles ont pas l’air si loin que ça, je peux tenter.
Au final, les aiguilles visées sont un peu loin et un chemin enneigé sur la crête les rejoint, passant d’une montagne à une autre. Mais du coup, après avoir touché la neige, je monte au sommet de la montagne sur laquelle je suis, en finissant par de l’escalade pure. Un moment impressionnant avec une vue inoubliable. Puis il faut redescendre, je trace un peu parce que je ne sais pas depuis combien de temps je suis parti et j’ai un peu peur de me faire engueuler par le guide et d’inquiéter Marine (ou l'inverse...). Alors je file, je dévale la pente…mais c’est que j’avais marcher quand même. Pis je tire un peu trop sur la gauche et le chemin me mène de l’autre côté du lac. Mais avant d’arriver à la route, il y a la falaise. Une descente en désescalade pure. Sympa mais pas très très sécure…je ne sais pas comment je fais pour me mettre dans de telles situations à chaque fois. M’enfin. Quand j’atteins la route, je me mets à courir en me disant que terminer cette balade d’acclimatation par un petit footing à 4700m ça pourra faire que du bien. Finalement, j’arrive au refuge avec 10 minutes de retard…ouf. Marine s’étant visiblement inquiétée un peu, je m’excuse du retard et rejoint le groupe pour manger. C’est vrai, c’était pas très intelligent de partir comme ça, même si Ashley m’avait vu partir par là bas, je suis sous la responsabilité du guide et Marine peut s’inquiéter. Mais j’ai vraiment adoré ce moment et cette ascension de ce petit sommet à 5250m quand même…mes jambes sont en feu !
seul face à la bête
M: Du coup, moi je suis pas bien et je tente de me recoucher après avoir fait mon sac pour l’aprèm… mais non , j’arrive pas à me rendormir et au bout de 30 min, je me lève et vais jouer aux cartes avec les copains qui, eux, ont une sacré pèche !!! C’est quasiment l’heure de manger, Alex est toujours pas là. Je vais dehors pour essayer de voir si il est là, mais non. Je cris son prénom, rien… le guide commence à s’impatienter aussi de son absence … après plusieurs aller-retour pour moi dehors, toujours pas d’Alex, bon et bah, on mange tanpis pour lui dit le guide, si il revient pas assez tôt , il mangera pas… ça me fait pas plaisir qu’il dise ça. Il le ressent et me dit après 10 min mais non je rigole… finalement Alexis arrive 10 min après… le grand sourire aux lèvres.
Après l’almuerzo, nous prenons nos sacs et quittons le refuge pour notre balade du jour. 2h30 de grimpette jusqu’au refuge Alto. Comme hier on traverse le barrage, on marche sur un énorme tuyau et au lieu de piquer à gauche pour le glacier, on trace à gauche pour monter sur la première arrête. Malheureusement, Marine n’est pas bien…elle est malade…aïe ça la reprend…ce n’est pas l’altitude mais son ventre fait de nouveaux des siennes.
La bande au départ
Alexis qui tente d'amadouer Bassesa pour avoir plus de soupe ce soir
A: Pas facile de voir Marine dans le mal comme ça et on pense tous les deux à demain…va-elle être suffisamment en forme ? C’est mal barré…mais elle est forte…
M: Au milieu de la montée, je me sens super mal. La ceinture de mon sac m’appuie sur le ventre, ça me donne envie de vomir. Quand je bois de l’eau, je me sens encore plus mal, mais pourtant j’ai soif, je me sens faible, sans force, c’est vraiment dur… et je me dis que je serai jamais en forme demain et la panique s’empare un peu de moi aussi…
Quand le guide lui prend son sac au niveau de la cabane de l’entrée du parc naturel, c’est déjà un peu plus facile.
Mais la balade n’est pas finie. Ça grimpe plus sévèrement et c’est long. Théo nous oblige à faire des pauses. Les pauses servent à se reposer bien sûr mais aussi à donner le temps au corps de s’habituer à l’altitude. On dit qu’on monte par paliers.
Frank part devant avec Bassesa en jupe. Puis chacun repart à son rythme.
ça y'est, on touche la neige
On arrive sur les coups de 15h au refuge alto. Il y a plusieurs petits refuges et le nôtre ne sera que pour notre groupe. Une première petite cabane ronde, en bois et en taule, c’est la cuisine. C’est aussi là que dormiront les guides. La deuxième cabane, plus grande, d’environ 20m2, de forme rectangulaire contient des bancs et des tables collées au mur et une dizaine de matelas par terre les uns à côté des autres. Les toilettes ? Dehors, un trou au milieu de pierre, abrité par des petits murets de pierres aussi.
A: Wouach…ça pique cette fin de montée. Pis avec le sac de 15kg, c’est pas évident. Bien content d’être arrivé, ma balade de ce matin ne m’a pas complètement cramé, ce dont j’avais un peu peur en fait, mais quand même le corps est content que ça s’arrête. On guette l’état de Marine, cette nuit sera décisive. Moi ça va pour le moment…touchons du bois
M: Le fait que le guide m’ait pris mon sac, j’ai plus cet appui sur le ventre qui me donne envie de vomir, et au lieu de boire de l’eau je bois du coca (cola), c’est moins froid et le guide me dit que le sucre me donnera des forces, ce qui est vrai. Du coup, en prenant mon temps, la montée se passe beaucoup plus facilement.. J’ai aussi la chance d’avoir un Alex avec moi qui me soutient, qui m’encourage, et niveau mental ça aide beaucoup.
On prend un thé de coca, un goûter avec tartines de confiture etc. on se repose, on discute, on rigole.
Franck qui nous attend
Bassesa qui cuisine
Ce matin, j'étais là haut...
A un moment, un guide et un autre marcheur arrivent près du refuge pour accéder à leur refuge plus haut. Mais le pauvre marcheur, français, n’en peut plus. Le guide lui porte son sac. La dernière partie dans la neige est un peu plus difficile, surtout à l’heure où le soleil commence à se cacher. Il est au bout du rouleau. Alexis lui offre une tasse de thé au coca et une tartine de confiture qui semble lui faire du bien. En tout cas, il apprécie vraiment…même s’il est à deux doigts de vomir.
17h, nous mangeons le repas du soir, une super bonne soupe pis du poulet. Marine espère qu’il y a du riz…c’est fou…tous les jours, on mange du riz et pile aujourd’hui quand elle en a vraiment besoin y’en a pas. Mais heureusement si…y’a du riz…
Après manger, Théo nous explique un peu le plan de demain, on prépare nos petits sacs (les gros resteront au refuge) et nous allons nous coucher…hé oui…car le départ pour l’ascension ultime…c’est 1h du matin, réveil à 0h30…pour aller voir le lever de soleil au sommet !!
A: Alors moi, et bah en fait, j’ai pas dormi du tout…couché à 18h…pas vraiment fatigué ni envie de dormir…donc j’ai attendu. J’étais bien dans mon super duvet. Pas froid. J’utilisais la technique des filles pour éviter d’avoir la bouche trop sèche comme la veille. Souffler et respirer dans le duvet…mais j’avais un peu peur de respirer que du CO2. Sinon c’est mes articulations qui m’ont fait mal. Les jambes en feu mais trop…je suis même allé jusqu’à me mettre de l’huile et me masser un peu. Quand le réveil sonne, ça fait 3 minutes que je dors…
M: J’appréhende énormement la nuit. Elle va être décisive pour moi pour demain… je prend quand même des medocs pour aider à aller mieux. Je mange du riz mais pas trop non plus pour pas que ça me reste sur le ventre, et avant manger, jai bu trois tasses de maté de Coca, à la fois pour l’altitude ,même si j’ai pas eu de problème avec ça pour l’nstant mais aussi pour l’estomac, le guide m'a dit que c’était bon.
Bon, on se couche à 18h et durant la première heure, je passe ma vie à sortir pour aller aux toilettes... Bah oui, trois maté d’affilé ça en fait de l’eau à évacuer… Finalement, je m’allonge et décide de faire des techniques de relaxation, de respirations par le ventre que ma maman m’a appris quand jétais petite. Et ça marche car je me reveille avec le réveil de minuit et demi… j’ai dormi d’une traite, et ça me rassure. J’ai pas trop mal au ventre. Un peu d’air dedans que je sens mais c’est supportable. J’arrive à avaler quelques trucs pour le petit dej. Du coup, je crois en mon corps et me dit que ça va le faire… et je crois aussi en notre binôme avec Alex. Le fait de caler nos pas l’un dans l’autre et notre respiration m’aide régulierement…
Nos affaires sont prètes, les gros sacs resteront là
Chacun essaye de trouver le sommeil...
3ème jour :
Levé à 0h30, tout le monde se lève sauf Frank qui partira un peu plus tard parce qu’il va plus vite.
On déjeune. Marine, visiblement va mieux…bien mieux même et en plus elle a dormi. On espère qu’Alexis tiendra le coup après sa nuit blanche…disons grise claire…
On se prépare. Saska, elle, nous annonce qu’elle ne pourra pas monter. Envie de vomir, mal au ventre…les symptômes de Marine…hier…
Un grand coup de chapeau à Saska pour avoir accepté de renoncer. Accepter de dire non, avant de partir et laisser l’opportunité à Elyvir de se lancer et d’aller au bout. On a beaucoup de respect pour cette fille qui a pris la bonne décision, aussi difficile, décevante et frustrante soit elle…
A: Moi, c’est quelque chose que je sais pas vraiment faire ça. Je ne sais pas si j’aurais accepté de renoncer…
M: Le fait de voir Saska renoncer, me fait hesiter. Je me refais un chekup intérieur et me dis que c’est bon ça va mieux je peux le faire…
Toujours est-il que nous deux, on est prêts, en forme…relativement et c’est Gonzalo qui sera notre guide pour notre cordée. Théo part avec Elyvir, seule du coup, Luis part avec Mitch et Ashley et Sylvestro avec Franck.
Nous sommes encordés, cramponés, gantés, casqués, lampesfrontalés, prêts. On quitte le refuge dans la nuit noire et on attaque l’ascension du Huayna Potosi, notre grand défi de fin de voyage.
Le ciel noir est tacheté de milliards d’étoiles qui semblent nous observer de là où elles sont. On se plaît à croire qu’elles nous souhaitent bonne chance.
La neige noir est elle aussi tachetée de petites étoiles qui bougent. Les lampes frontales de la dizaine de cordées qui tentent l’ascension cette nuit, scintillent sur le chemin que nous suivons et nous indiquent ce qui nous attend.
On a un bon rythme, plutôt lent, on respire, fort, on souffle fort. On fait des pauses. Gonzalo, à chaque fois qu’il voit un copain, il s’arrête et fait une pause. Bon c’est bien, faut y’aller tranquille mais quand on s’arrête, on se refroidit et on se les gèle…
On profite de ce qu’on voit et la bonne ambiance est là.
Sur le chemin, on double la paire océanique Ashley et Mitch. Ashley n’est pas au mieux mais elle continue vaillamment. 200 ou 300m plus haut, on fait une nouvelle pause, on voit Elyvir et Théo pour qui tout va bien, on attend Mitch et Ashley. Quand ils arrivent, on prend Mitch dans notre cordée et Ashley continue seule à son rythme, quelques peu regonflée par nos encouragements.
Malheureusement, elle n’ira pas beaucoup plus haut, malade, dans le dur physiquement, son guide Luis lui proposera 4 fois de descendre et finalement insistera une dernière fois. Déçue, elle rentrera au refuge, après tout de même avoir battu son record d’altitude !
Malheureusement, elle n’ira pas beaucoup plus haut, malade, dans le dur physiquement, son guide Luis lui proposera 4 fois de descendre et finalement insistera une dernière fois. Déçue, elle rentrera au refuge, après tout de même avoir battu son record d’altitude !
Quelques centaines de mètres plus haut, on retrouve Théo et Elyvir et Mitch les rejoint dans leur cordée pour terminer l’ascension ensemble. On ne les reverra plus d’ici notre retour au refuge. Franck et Sylvestro nous ont rattrapés et ça rigole bien dans les cordées. On est tous graves motivés et on s’encourage les uns les autres. Un certain esprit de camaraderie est née dans notre groupe et c’est super agréable.
Nous, on continue l’ascension, on se retourne et on voit les lumières de l’impressionnant El Alto au loin. C’est superbe. On monte à flanc de la montagne, dans la neige, depuis maintenant 2h et nous arrivons à une partie un peu technique.
Une fissure dans un mur de glace. On se faufile dans la fissure et on grimpe presque comme en escalade sur glace en un peu moins verticale. Un gros effort qui entame une bonne partie de notre énergie. Mais qu’est ce que c’était beau ! On passe devant des trous et des crevasses avec des stalactites et stalagmites impressionnantes !!
La suite jusqu’à la crête reste de la marche mais c’est sacrément à pics…on attaque la réserve d’énergie à ce moment là. Besoin de pauses, froid, fatigués, on a du mal à respirer avec l’effort, le froid et l’altitude. On se plaint, on gémit, c’est dur pour les deux, mais on s’encourage mutuellement. On est ensemble et on va arriver en haut ensemble.
A: Moi là, je suis dans le dur. J’en vois pas le bout. J’ai super froid aux mains, j’ai mal aux jambes qui n’en veulent plus. Marine a l’air un peu plus dedans et je continue de la suivre pour pas me déconcentrer et lâcher prise.
M: Le fait d’avoir passer la moitié de l’ascension me donne de la motivation. La fissure m’a epuisé mais le fait de faire des petites pause m’aide un peu. Mon plus gros probleme, c’est me orteils. Ils sont congelés… je sens Alex qui fatigue derrière moi et j’essaye de l’encourager le plus possible, on va y arriver à ce sommet !!!
Puis vient la dernière partie, la ligne de crête. Les étoiles sont parties, le ciel se bleuit, l’horizon jaunit…le soleil…le jour…la chaleur…c’est pour bientôt…mais pas pour tout de suite.
L’arrête…un chemin de 20cm de large à droite un rebord en glace où l’on se tient soit avec la main congelée soit avec le piolet embarrassant, à gauche 300m de ravin.
A: Là, moi je pense à Bato qui nous disait qu’ici il avait vraiment eu peur et moi je me dit « Putain, je comprends, Putain je comprends !! ». Je nous vois pas tomber ou quoi que ce soit mais c’est vrai que c’est impressionnant. On reste concentré pour pas commettre d’erreur
M: Cette crête sera la partie la plus difficile, moi aussi je pense à Bato qui nous parlait de ces ravins mais moi c’est pas le ravin le plus dur, c’est les forces. J’ai plus de forces. Je me sens vidée et c’est tellement dur de tenir le piolet de la main droite qui est congelée. J’ai peur de perdre mon piolet par manque de force dans ma main et mon bras congelés, et puis en même temps, c’est ce bras et cette main avec ce piolet qui m’accrochent à la paroi. Et puis l’épuisement me fait craquer, les sanglots arrivent. Je les sens et ça ne m’aide pas du tout à respirer, au contraire, je ressens de plus en plus de difficultés à respirer.
Enfin, les lumières qu’on voyait fixes il y a quelques dizaines de minutes, qui nous indiquaient alors que le sommet n’était plus très loin, sont maintenant à portée de main…
Ça y’est ! On y est…
On a réussi !! Nous sommes au sommet du Huayna Potosi à 6088m d’altitude.
Les émotions se mèlangent, explosent et sortent dans un craquage complet.
A: Quand Marine craque, j’ai du mal à retenir mes larmes. Je suis tellement heureux de l’avoir fait, qu’on ait réussit tous les deux, ensemble, en s’encourageant et en s’aidant.
M: Je craque totalement. J’ai mal aux doigts de main, de pieds, le tout est congelé et me fait vraiment mal … je craque parce que c’était tellement de pression en moi-même ce Huayna, tellement peur de pas y arriver et là, j’y suis, on y est, on l’a fait à deux, c’est trop chouette…
Les silhouettes des montagnes avoisinantes se dessinent, le ciel rougit. On a du mal à passer à autre chose qu’à ce moment inoubliable. Mais en même temps, on a super froid, on en a mal aux doigts, aux pieds comme aux mains. On n’arrive pas à se réchauffer. Gonzalo insiste plusieurs fois pour qu’on monte sur le point le plus haut qui est le spot photo. Il veut prendre les photos et redescendre tout de suite. A un point qu’il en devient lourd. Mais bon, on fait les photos avec le drapeau andin qui resteront à jamais dans notre album intérieur.
On l'a fait !!!
On fète la victoire avec Franck en jaune et Gonzalo à droite
A: Porter symboliquement le drapeau andin jusque là haut était important pour moi. Comme un hommage à la cordillère des andes qui nous aura accueilli tout ce temps pendant ce voyage. Autre hommage, le rouleau de PQ en 500€…Cadeau ultime de ma grand-mère la toute dernière fois de ma vie que je l’ai vu. Je lui dédicasse cet exploit, à elle qui…n’était pas marcheuse pour un sous mais aussi je pense à toute ma famille et mes amis…tout ceux qui se retrouvent symbolisés par ce rouleau de PQ…Je suis dans un autre monde, le temps s’est arrêté, je suis sur le toit du monde à la porte des nuages et je suis avec Marine. Je savoure avec ma douce, ce moment exceptionnel en oubliant le froid, la fatigue et Gonzalo qui veut déjà qu’on redescende…
M: Moi, je savais même pas qu’Alex avait pris le drapeau et le papier toilette 500€, mais je trouve ça super chouette, et je partage ses hommages !!! Moi, je pense à ma famille, et à Mamie Jaqueline qui aimait tant la montagne, et qui aurait aimé ce paysage. Je suis tellement heureuse d'être arrivée ici encordée à l’homme que j’aime, partager ça avec lui. C’est tellement fort et important pour moi… depuis le temps qu’on en parlait… Par contre, apres 5-10 min, j’avoue que je pense beaucoup aussi à redescendre car j’ai super froid, avec toutes ces émotions qui me submergent, j’ai du mal à respirer. Je sais aussi qu’Alex veut prendre son temps et je le comprends tellement car c’est magnifique et on a tellement donné pour arriver jusque là… mais j’ai aussi tellement froid… j’ai hâte que le soleil arrive sur nous pour nous réchauffer et illuminer la vallée…
Quand on commence à descendre, le soleil sort enfin de sa cachette horizontale et éclaire nos visages froids ainsi que tout le paysage exceptionnel.
On passe l’arrête et demande une pause à Gonzalo. Il faut qu’on mange un truc. On a bien mangé et bu dans la montée mais là un petit bout de chocolat, voir un toddys… on en a besoin…
Toddys on the top...un hommage
La descente, ça reste quand même le plus dur pour nous. Pour Marine surtout. Surtout que là, on doit descendre tout en bas. Les genoux tremblent, il faut rester concentrés. La descente est longue et lente parce qu’on peut pas aller plus vite.
A: Moi j’aimerais bien être désencordé et rouler dans la neige jusqu’en bas. Même j’essaye de descendre sur les fesses mais Gonzalo n’est pas très rigolo.
M: Je regrette tellement de ne pas avoir de luge pour descednre tout ça, ce serait fantastique… J’ai tout donner pour la montée et la descente me fait tellement mal aux genoux, j’en peux plus et Gonzalo veut absolument qu’on se depèche…
Gonzalo semble s’agacer un peu de notre rythme de descente. Et bah tant pis pour lui. Son excuse c’est de dire qu’avec le soleil et la réverbération, on va cramer. C’est pas faux. Mais on se dit aussi que plus vite il est en bas, plus vite il nous lâche mieux il se porte.
Alexis prend des photos des choses qu’il avait repéré cette nuit.
Et nous arrivons à la fameuse fissure dans la glace par laquelle on redescend. De jour, c’est incroyable de voir comme c’est pentu et comment la fissure est foutue…de nuit, on s’en rendait pas vraiment compte…
La descente est longue mais finalement on arrive au refuge Alto. On retrouve les copains, on se tombe dans les bras, heureux. On félicite ceux qui sont montés, on console celles qui ont abandonné. Mais tous, on est heureux de l’expérience.
Marine prend une soupe, Alexis mange un bout. On refait nos sacs et on se prépare déjà à repartir. Théo a raison, faut pas qu’on se pause trop longtemps sinon on aura du mal à repartir…
On rechausse les crampons pour la première partie de la descente pis finalement quelques dizaines de mètres plus bas, on les enlève et on remet nos chaussures normales, beaucoup plus agréables…
Marine part devant, Alexis derrière. Marine a vraiment mal au genou, et la descente n’est pas finie.
Finalement, un peu plus tard, Théo reprend le sac de Marine et on descend tous les deux mains dans la main en restant concentrés pour ne pas glisser sur le chemin en réalisant à peine notre exploit.
C’est ainsi que se termine cette expérience magique. De retour au refuge du bas, nous avons entre 30 et 40 minutes pour se reposer, faire l’inventaire du matériel et le rendre, parler de notre expérience à ceux qui, comme nous hier, s’apprêtent à partir pour le refuge alto.
Une fois le collectivo arrivé et les sacs et le matos chargé, nous disons au revoir à Théo, Sylvestro, Gonzalo. Luis étant resté en haut et Bassesa redescendant avec nous.
Les guides enchaînent les groupes et ce n’est pas un arrachement non plus, mais tout de même, chacun est satisfait de sur qui il est tombé. Nous pour les guides et les guides pour notre groupe.
Le trajet se fait sans histoire, on tente un débriefing en anglais, français et espagnol. Et quand on arrive sur La Paz, chacun reprend sa route.
Pour nous, la journée n’est pas terminée…il est 12h30 quand on arrive à l’agence. Après avoir rangé la matos, on laisse nos sacs dans leur salle et on part manger dans une crêperie…on se fait plaisir on l’a bien mérité, puis finir les emplettes…là aussi on se fait plaisir…
Finalement 16h-16h30, nous retrouvons Julia !! Julia de la chapada Diamantina !! C’est un vrai régal d’avoir pu se retrouver ici à La Paz !! Elle n’est plus avec Antoine, les deux voyageurs se sont séparés il y a quelques semaines pour continuer chacun de leur côté. On pensait voir Antoine aussi malgré tout fin juillet sur la Paz, mais finalement il a été retenu ailleurs…
On est vraiment super content de voir Julia et, après être repassé à notre hostal pour reprendre une chambre et retrouver notre bordel, nous allons passer une bonne soirée dans un bar en se racontant toutes nos mésaventures de voyage.
Mais comme on est un peu tous mort et surtout que demain nous, on se lève tôt pour choper le bus, on rentre vers 21h à l’hostal et on prépare nos affaires.
Jeudi 27 Juillet, on quitte La Paz. Heureux de notre passage.
Ha oui, parce qu’il ne faut pas quitter une grande ville sans râler:
Notre bus La Paz-Puno, Puno-Arequipa, plus cher, moins long, passant par l’autre frontière, avec un seul changement de bus, arrivée à 19h à Arequipa, s’est transformé en La Paz-Copacabana, Copacabana-Puno, Puno-Arequipa, de façon tout à fait scandaleuse. La dame de l’agence nous a carrément menti pour vendre son billet. Ou alors il y a eu un changement de programme mais ils ne l’assument pas. Ce qui fait qu’on a deux changements de bus, on repasse le traversier…qu’on a tout de même obtenu de se faire remboursé, et ce sans changement de prix remboursement ou autre…arrivés 23h30 à Arequipa…
On passe toute notre journée en colère contre ses compagnies de bus qui sont, mine de rien, l’image que les voyageurs ont d’un pays, d’une ville etc…ils mentent comme des arracheurs de dents et ils s’en foutent car on va pas revenir se plaindre ou leur casser la gueule…c’est pas l’envie qui nous manque…Un gros coup de gueule à ses être malsains, menteurs, voleurs qui nous fatiguent…on se rend pas compte de la chance qu’on a en France. La sncf, c’est d’la p’tite bière !!
Bon…Bienrevenue au Pérou…on continue l’aventure…
Vous êtes magiques mes chéris! On en pleure avec vous 😍😅😍😅😗😗👏👏👏👏👏👏👏👏👏🤘
RépondreSupprimerUn seul mot : CHAPEAU !!! H-JP&Benj
RépondreSupprimerOUF ! Ils sont redescendus sains et saufs ;-)
RépondreSupprimerFANTASTIQUE ! Ils ont réussi !!!!!!!!! Tous les 2, ENSEMBLE ;-)
BRAVO Duo de charme, duo de fous !
Merci pour la dédicace spéciale RESPIRATION/RELAXATION ma chérie
FELICITATION LES AMOUREUX <3
RESPECT !
et BIG BISOUS