Samaipata: Jeudi 16 Mars: Départ
De retour à l’hostal nous discutons avec deux français qui
partent le lendemain comme nous avec qui nous déciderons de prendre une sorte
de taxi à 10h, direction Santa Cruz de la Sierra.
On aurait bien aimé ne pas passer dans cette grande ville
industrielle mais pas le choix pour prendre un bus direction la frontière du
brésil.
Dans le taxi on peut observer le paysage d’un vert, c’est fou
comment le paysage a changé, de incroyable foret, avec des palmiers, des lianes
accroché aux arbres…un décor de Jurassic Parc.
Arrivés à Santa Cruz, c’est l’enfer…on sort d’un taxi qu’on
payé la moitié du prix du bus pour arriver jusqu’à Samaipata (où y’avait 12h de
voyage, pour là 2h30), qui nous pose à l’autre bout de la ville par rapport au
terminal de bus, il pleut, et c’est les bouchons. Un bordel innommable, avec
des gens qui klaxonnent de partout, des flaques d’eau quand tu descends des
trottoirs. Un enfant dort dans la rue sous un vieux draps dégueu. On chope un
micro, un transport en commun, qui nous fait payer 50cts de plus parce qu’on a
des sacs. Il s’arrête pour prendre du gaz et nous dépose ensuite au terminal.
Nous refaisons comme à sucre pour trouver un bus, nous
faisons le tour des petits stands de cars. Sauf que là on se fait carrément
attrapés par les vendeurs qui veulent absolument que l’on aille avec leur
compagnie… ils viennent vers nous et nous parlent en même temps, essaye de nous
avoir par les sentiments… c’est pas du tout agréable quand ils se montrent aussi
insistants. On finira par aller là où le prix est le plus bas, pour un bus sans
grande prétention mais avec des toilettes.
Le billet pris il est midi et demi, on mange puis on squatte
un banc dehors pour écrire sur le blog ou lire un peu, nous avons 8h à tuer car
notre bus est à 20h30. Et faute d’avoir trouvé un bar convenable autre que les
grottes glauques et sombres aux tables en plastiques dégueu, verres collants et
musique trop forte, dans le quartier voisin plutôt moche et malfamé, ce banc
sera notre abri, notre salle à manger et notre canapé pour assister à la pièce
de théâtre de la vie du terminal.
On en croise des personnages, la claudiquante
quarantenaire avec son poncho jaune et sa casquette de marque équivalente à
Cochonou ou ricard, traînant sa fille et lui apprenant le métier de gueularde
de l’«ultimo llamado » (dernier appel). Le vieux qui s’asseoit à notre
banc et qui se lève juste quand son bus conmence à partir, les venderos
autorisados et leurs chemises sans manches rouges officielle, allant et venant
avec toujours le même refrain des choses qu’ils ont à vendre et qui vous
donnent faim. Les gens…pour la première fois en Bolivie, que nous voyons
obèzes. C’est à noter car jusque là, les boliviens que nous avons croisés
avaient un physique plus inca…non pas ingrat…inca !! Petit, brun, de peau
brun clair, les yeux foncés, les pommettes relevées qui brident très légèrement
leurs yeux. Ici, la population semble plus diversifiée. La proximité avec le
brésil et avec l’Amazonie bolivienne au nord l’explique peut-être.
Santa Cruz de la sierra est une énorme ville. Pôle central de
développement économique du pays, c’est le gaz et le pétrole qui sont les saints
patrons ici. Niveau géographique, la zone depuis Samaipata est au carrefour
entre les espaces montagneux de la cordillère et l’altiplano et l’immense forêt
amazonienne, s’étendant sur la Bolivie, le Pérou, la Colombie et principalement
bien sûr le Brésil.
La région de Santa Cruz est également connue pour ses
missions jésuites. Ces prêtres missionnaires, soldats de Jésus, qui vinrent
prêcher le catholicisme aux tribus dans les plaines de Chiquitos ou plus haut
dans la région du Béni, les chimanes. Voulant donner une place à l’Eglise dans
ce processus conquistador de domination, apportant aux indiens,
alphabétisation, protections des marchands d’esclave puis des compagnies
d’exploitations forestières, mais également les éloignant peu à peu de leurs
cultures d’origine. Bref. Une région avec pleins d’église de partout qu’on
loupera « malheureusement »…
Niveau palu parce que oui, on va attaquer la région. Figurez
vous que de l’Amazonie, la région a risque de paludisme descend par Santa cruz,
et s’arrête d’un côté à quelques km avant Samaipata, peutêtre trop haut pour
les moustiques malades, bien qu’il y en ait tout de même des moustiques, et de
l’autre pile à la frontière avec le brésil, peut-être ayant mis plus de moyen
pour andiguer cette saleté de maladie et peut-être en fermant plus sévèrement
les frontières aux moustiques dont les papiers n’étaient pas en règle ou qui paraissaient
tousser un peu…
Petite note. Ici on paye une taxe pour utiliser le terminal
de bus, comme à Sucre. On pensait pouvoir l’esquiver, mais au départ du bus,
une dame rentre et nous fait payer la taxe…malinx le lynx…
Bon, autant le dire ce n’est pas la meilleure journée de
notre vie. Au final, le bus se trouvera être assez confortable.
Arrivé à 6h au terminal de Puerto Quijaro, proche de la
frontière du brésil, nous reprenons un taxi pour aller jusqu’à la frontière à
5km. Et là…c’est l’Attente avec un grand A… il y a déjà une grande file indienne
et la frontière n’ouvre qu’a 8h.
Au final nous passerons 6h entre la frontière de la Bolivie
et du Brésil. Autant dire que nous avançons bien nos lectures du moment.
La ville de Corrumba après la frontière étant à 10 km de la
douane, nous tentons de lever le pouce.
5 min après, nous sommes pris par une famille,
super !!! En plus, nous sommes deposés à la sortie de la ville, parfait
pour faire du stop direction Bonito.
Parfait ou pas…. Nous marcherons 3,5km pour trouver un
meilleur spot, attendrons 4h…. quasi toute les voitures nous ferons un signe de
la main qui doit vouloir dire qu’ils ont peur….. Du coup nous referons 4km de
marche dans l’autre sens pour revenir à la ville de Corrumba. Et là un gars
dans le tourisme nous prendra en stop pour nous emmener au terminal de bus,
cool. Il nous expliquera aussi que les gens ont peur car régulièrement de gens
font du stop avec un flingue et pille les gens dans la voiture une fois dedans…mais
également les motos, les vélos etc…pour aller les revendre en bolivie…des piétons
armés, des agressions, nous on n’a rien vu de tout ça…bonne étoile soit
louée !!
Arrivés au terminal nous rencontrons un grec qui nous
explique que les bus pour Bonito sont seulement le lendemain matin, du coup, il
nous emmène chez une famille qui loue des chambres pour pas cher. Une dame très
gentille nous accueille, puis nous offre une goutte de café très très sucré (Marine
avait lu que c’était régulier d’offrir une lichette de café très sucré au
brésil). On se pause 1h puis allons manger.
Sur les conseils de Mr le grec et de son chien
pititcon…c’est comme ça qu’on l’a compris, nous allons manger au coin d’une
rue. Sur le tottoir, des tables sont disposées, des brochettes de viandes, des
saucisses et des cuisses de poulets cuisent au barbeuk, un musicien joue
« I can’t live » de Mariah Carrey avec sa flûte de bois sur une bande
son magistralement kitch, et autour des hommes et des femmes fourmillent pour
servir les clients. Un monsieur, le gérant on va dire, nous accueille, nous
expliquent le fonctionnement, on comprend comme on peu, et nous emmène dans la
partie abritée ou une table est dressée en mode buffet. On prend notre assiète,
nos couverts, nos bout de pains, nos cuillères de riz, notre tchiktchik (sorte
de levure de blé), nos deux bouts d’espèce de courge/patate douce, nos
cuillères de sauces oignons/poivrons, notre soupçon de sauce piment pour
goûter, lui nous amène nos deux brochettes de viande (il a quand même fallu que
j’imite la vache pour demander ce que c’était comme viande) qu’il nous décortique,
et nous installe à une table. Et bah tout ça pour 6 reals…2 euros, on peut dire
que ça vaut le coup.
Quand on retourne se coucher, on voudrait faire chauffer de
l’eau pour notre café de demain matin mais la dame nous propose de se lever à
5h pour nous préparer un café et notre termo pour quand on partira…wouha
génial.
Première impression :
Alexis : BRAAAAAAAAAZZZZZZIIIIIIIIIIIILLLLLLLLLLLLL !!!!!!!!!!
à peine je réalise !! Le brésil quoi !! j’ai forcément une pensée
pour les TAmbAs. Forcément une pensée pour Ronaldo et Pelé. Forcément une
pensée pour Mayan que nous allons voir dans quelques semaines. Forcément une
pensée pour ces salauds de moustiques et pour ses longues journées à cuire au
soleil sur la plage. Mais pour l’instant, il n’en est rien. Nous sommes dans le
Pantanal, et nous avons décidé de passer par là un peu à cause du paysage
particulier qu’il nous offre et de la
faune variée et riches qu’il abrite. Le Pantanal, que nous traversons pour le
moment, c’est des arbres d’un vert puissant et des grandes plaines
marécageuses. C’est vraiment superbe. On a croisé quelques vieilles voitures,
des coccinelles entre autres, qui se fondent bien dans le paysages verdoyant et
tropical du coin. Les gens, aussi près de la frontière, je pensais en voir
beaucoup plus avec le faciès incas, typé bolivien un peu. Mais pas trop au
final. Plus diversifiés, les cheveux un peu plus crépu, les yeux un peu plus
clair, la peau un peu plus foncée, de taille plus grande et le coup des
pommettes indigènes bah non…par contre, ils parlent portugais…houlala comme ils
parlent portugais…pour l’instant, ici la plupart des gens comprennent
l’espagnol…même le nôtre, c’est dire si ils sont bons. Mais pas tous. Et Le
problème c’est que nous, on biffe rien à c’kydisent…c’est pas évident de
revenir à la méthode des signes et des onomatopées pour se faire comprendre.
Mais j’ai confiance, avec notre espagnol, la déduction de Marine, nos mains,
mes imitations de vache, notre oreille qui va s’affiner, on va bien s’en
sortir !! Et je crois que Marine elle kiffe les toucans. Je la sens bien
contente et un peu impatiente de voir des animaux…enfin surtout singes,
toucans, perroquets…bizarrement j’ai pas la même impression avec les serpents,
les araignées et les insectes…n’ai crainte ! Tel un preux chevalier, je te
protégerai ma bien-aimée !! (sinon ce sera à celui qui courra le plus
vite)
Marine : le brésil qu’est ce
que c’est vert !!!! Plutôt heureuse d’être au brésil, toute cette verdure
me plaît beaucoup. J’ai hâte de voir pleins d’animaux que nous n’avons pas
l’habitude de voir… d’ailleurs on est dans le bus et je viens de voir mon
premier toucan en liberté, je suis plutôt très contente. J’ai hâte de voir les plages aussi. Bon par
contre le portugais, cela ne va pas être facile d’apprendre et de comprendre,
les gens parlent tellement vite… sinon le brésil me fait un peu peur
financièrement parce que cela parait très cher et pour l’instant le stop ne
roule pas … et vu les distances si on doit prendre le bus pour faire chaque
déplacement cela va être coton… enfin, passé ces deux petites peur, je suis
vraiment contente d’y être et j’ai hâte de découvrir plus encore. De plus les gens,
hormis leur trouille de nous prendre en stop, ont l’air plutôt sympa.
Alexis bis : et pis j’aime
bien écrire le blog avec Marine, parce que comme ça vous savez pas qui c’est
qui parle quand vous lisez. Elle et moi ne formant qu’un. Avec les formulations
de l’un et de l’autre, les fautes de l’un et de l’autres, les regards naïfs de
l’un et de l’autre, les idées et les émotions de l’un et de l’autre…du
Marlexine de grand Art !! pis je crois qu’elle commence à y prendre
plaisir aussi…et moi ça me fait plaisir quand elle se fait plaisir…par contre
je parle toujours plus qu’elle…ça ça change pas trop…mais si ça dérange
personne, et même si ça dérange quelqu’un en faitm je continuerais de
déblatérer mes sensations, de déballer mes émotions, de coucher sur papier mes
élucubrations aussi désordonnées qu’inexactes, aussi bordéliques qu’inexpertes,
aussi floues que mon peu de connaissance, aussi sombres que le trou du cul d’un
toucan.
KIKADIIKOI :
"Le monde est gouverné par les gauchers. Sinon, pourquoi,
dans les toilettes, les corbeilles pour jeter son PQ ne sont elles pas à
droite ?"
Bonito bonito !!
Voilà ce matin nous arrivons à Bonito, petit villag…petite
ville du mato grosso do sul. Plus gros que ce qu’on pensait en fait, pas mal
touristique et TOUTES les balades à faire sont payantes et cher qui plus est,
le parc nationnal avec une partie privée, la rivière machin, le lac truc…que
des propriétés privées…et en plus de ca, tu peux pas y aller sans guide…faut
payer pour tout ? et bien nous ne ferons rien, na ! Merci mais non
merci. Bon faut dire que le gars à l’accueil d’un des hôtels qu’on était allé
voir ne nous a pas bien vendu le truc…du coup, nous resterons une nuit
seulement à l’hôtel, bien sympa du reste.
Cette étape de Bonito aura au moins
eu le mérite de nous offrir la rencontre d’Arianne et Guillaume, des parisiens
londonisés aux projets barcelonais, en voyage de noce pour 7mois !!
Coup de théâtre, nous prenons un bus pour Iguazu. Nous ne
passerons pas par le paraguay. Et à tout ceux qui me disaient que le Paraguay,
c’était nul, moche, sale, les gens pas aimables, à ceux là je leur dit, I’ll be back !!
et je vous montrerais, et je verrais par la même occasion, qu’il ne devrait pas
être permi de dire du mal d’un pays comme ça ! Mais pour ce faire, il faudra
y faire plus que passer, il faudra y traîner, y rester pour
« sentir » autant que faire se peut la vie de là bas.
Marlexine, on vous aime !on aime votre communication pour ne pas dire votre osmose, on vous sent tellement heureux ensemble que ça nous fait passser le petit coup de spleen quand il y a qq jours qu'on ne vous a pas lus ou entendus... ah le cordon !!!!celui là aussi est virtuel mais oh combien fort !
RépondreSupprimerfaites attention à vous dans ce nouveau pays qui manifestement n'a pas grand chose à voir avec ce que vous avez traversé jusqu'à présent! encore un coup de la ligne virtuelle !
A bientôt ! et merci de ce beau voyage qu'on fait avec vous par procuration !