Immersion dans la communauté indigène SACHA WASI
Tourisme communautaire, expérimentation exceptionnelle
Aujourd’hui, nous partons, peu sereins, pour une expérience. Avez-vous entendu parler de tourisme communautaire ? l’idée : des communautés indigènes accueillent des touristes pour leur montrer leur culture, les sensibiliser et vivre de leur « participations financières». Il y a plusieurs choix, nous, nous avons choisi, sous les conseils du couple d’hier, de passer quelques jours dans la communauté quechua de SACHA WASI…
Bon, on
n’est pas serein parce qu’on a peur de ce qu’on va trouver. C’est pas
franchement notre truc les activités touristicissimes qui peuvent, selon nous,
virer à une certaine forme de voyeurisme. On a peur de l’aspect zoologique du
truc « Bon et bien, Mesdames et messieurs, vous pouvez voir à votre gauche
un enfant indigène, regardez-le, il est nu et va se laver dans cet envase en
bois, n’hésitez pas à prendre des photos, son meilleur profil est à
gauche… »
Pareil, on a
également peur de l’aspect « touriste=portefeuille ». «Désolé les
gars, on n’a pas un gros $ tagué sur notre tronche… »
Mais bref…le
voyage, c’est fait pour vivre des expériences, alors allons y, après on pourra
en dire ce qu’on en a pensé. Aujourd’hui, on parle de quelque chose qu’on ne
connaît pas…
Nous prenons
le bus (en ayant abandonné tristement par manque de temps l’idée du concombre…cf article précédent)
et quelques 40 minutes plus tard, nous nous retrouvons au milieu de la route
qui va jusqu’à Pomona, après avoir quitté la route qui va à Maccas au sud. En
suivant un enfant en tenue écolière qui rentre chez lui et en écoutant les
indications d’un gars à l’arrêt de bus en face, nous prenons un sentier, un
pont en ferraille et on voit des premières maisons avec des toits en paille. Nous
longeons la rivière sur un autre petit sentier bordé de pierres et nous
arrivons dans le village de Sacha Wasi…
De part et d’autre de la rivière, une dizaine de baraques en bois avec les toits en feuillages, un abri collectif, avec une cuisine, un terrain de foot imbibé d’eau et de gadoue, une balançoire pour se balancer au dessus de l’eau, quelques petites cabanes au loin.
L’autre solution est une espèce d’accrobranche improvisé qui passe à 10 m du sol sans « sécurité », où les gamins passent sans difficultés. La dernière solution est de se mouiller les pieds…
Depuis seulement 2012, le village de Sacha Wasi s’est ouvert et accueille des touristes. Finalement, ça fait pas si longtemps que ça…
Nous sommes « accueillis » par une jeune fille (on vous arrête tout de suite, elle est pas toute nue haha ! Mais ça on s’y attendait), puis un gars, qui nous explique comment ça fonctionne. Le prix de l’hébergement est de 5$, il y a des repas à 3,5$ et, le temps qu’ils décident où ils allaient nous mettre, on peut laisser les affaires dans ce coin là, y’a aucun risque…bon…
Il y a beaucoup d’enfants qui jouent, des poules en liberté et aussi Panchito ! Un bébé cochon d’amazonie qui a vécu ses premiers mois dans la maison d’Andrea et Jesus, grandissant avec le petit dernier…jusqu’à ce qu’il grossisse suffisamment, grandisse suffisamment, pue suffisamment pour passer sa vie dehors et trouver refuge pour la nuit sous l’escalier. Il est tout mignon et en plus, avec ses poils de balai sur le dos, il adore les caresses !!
On fait la connaissance d’Andrea, l’épouse de Jesus dont on nous avait parlé mais qui n’est pas là (peut-être était ce le gars qu’on a croisé à l’arrêt de bus), et mère de 3 bientôt 4 enfants. Elle prend un peu les commandes de l’accueil et nous dit qu’on pourra converser avec Jesus pour ce qui est des activités supplémentaires que l’on peut faire.
Puis 3 volontaires arrivent, des françaises, Antoinette, Louise et Claire. Volontaires depuis 2 mois dans le village, elles partiront demain pour le week-end (ha dommage) pis elles quitteront définitivement le village la semaine prochaine. Elles payent 175€ par mois, font elles mêmes leur bouffe et travaillent dans la construction ou la culture de yuka, de bananes de la communauté…
On discute pas mal et ce sont elles qui nous annoncent que le village recevra un groupe de touristes de 35 personnes demain soir, en plus des groupes qu’ils accueillent pour quelques heures chaque jour ou presque. Apparemment, ils ont été stressés toute la semaine, ils ont construit des lits, une quinzaine, bref ils sont en pleine préparation d’un accueil collectif de masse.
Gros coup de froid…
Les filles partent se balader avec le chef du village qui semble être un clown, et le reste des familles nous disent que l’on peut rester, « observer », marcher un peu dans le village, si on a des questions qu’on n’hésite pas…en clair, ils nous plantent là comme des cons et retournent s’affairer à leurs occupations avec tronçonneuse, marteau et clous. On passe donc un certain temps à se regarder dans le blanc des yeux, pis on va se caler sur une petite terrasse qui donne sur la rivière, d’où l’on peut « observer » la « vie » du village, ou plus précisément, regarder des gamins qui jouent avec le chariot tyrolienne, jusqu’au moment où ils le coincent au milieu, puis qui se baignent. On mange et quelques enfants viennent nous voir, nous demandent de quel pays on vient, comment on s’appelle etc…plutôt sympa
Puis Antoinette revient et nous propose d’aller se balader de l’autre côté de la rivière pour nous montrer un peu les alentours. Cool ! Allons-y ! On demande à des gamines si elles veulent venir nous accompagner et jouer les guides. Les enfants, déjà bien au courant de comment ça fonctionne, exigent une compensation en dollars…euhhhh ok…bon…
Finalement, on part tous les 3. Les fillettes nous rejoindront plus tard. Alexis tente de négocier en bisous, mais elles ne semblent pas vraiment intéressées. Bon tant pis, on lâche l’affaire. De l’autre côté de la rivière, une clôture cache la belle maison du chef et de sa femme. Un peu plus profondément, dans la jungle, nous passons devant quelques maisons pis voyons l’école des petits, une église…une église ?? Mais qu’est qu’elle fout là ?? bah oui, eux qui ont une spiritualité basée autour des anciens, de la nature, la patcha mama etc et bah le christianisme a réussi à venir s’immiscer là dedans…
Jessica va chercher le chariot coincé au milieu
Mission réussie !!
Les papillons d'ici, bien qu'ils ne doivent pas en raffoler, ne sont pas gênés si on leur touche les ailes...ils peuvent continuer à voler
Puis on rentre au village et nous, nous allons nous installer dans notre super petite cabane. Assez rustique bien sûr, un lit avec une moustiquaire…mais le truc c’est qu’il n’y a qu’un lit individuel…super…5$ par personne pour un lit individuel pour deux…bon…c’est pas grave…
On passera finalement la fin d’après-midi avec les filles, à jouer au tarot…tiens ça fait longtemps !! Et on attend notre repas de ce soir car on avait dit ok pour le repas de ce soir. On se fait plaisir, en plus, c’est du tilapia, une spécialité d’ici avec ce poisson d’Amazonie. On préfère manger un plat typique ce soir plutôt que demain avec le grand groupe…mais…on attend toute la soirée et rien ne se passe. Personne ne semble venir pour cuisiner…au final, Alexis va demander et apparemment, ils sont occupés avec le gamin qui pleure, à la fois pas au courant, le gars qui nous a proposé n’est même pas là…bon ça commence bien…tant pis, heureusement qu’on a pris des pâtes rapides.
On mange et on regagne nos pénates assez tôt, les filles se lèvent tôt demain matin et il n’y a pratiquement pas d’électricité dans le village.
On lit un peu et on éteint les frontales…
Le lendemain, nous nous réveillons tranquillement et le village, lui, est réveillé depuis un moment. On dit bonjour aux deux ou trois rares personnes que l’on croise et on se fait un petit déj tranquilou.
On projette de passer la journée un peu plus loin à une cascade puis à une autre communauté nommée Indichuri.
On prend la peine de dire à Andréa que nous allons nous balader, en pensant peut-être (on n’est pas franchement d’accord là-dessus) que quelqu’un nous proposerait de nous accompagner pour partager une journée avec nous. En effet, Andréa nous propose de nous faire guider par Byron…guider ? oui…guider…
Byron arrive, indien entre 20 et 25 ans, les cheveux long et noir foncé, une dent de cochon d’Amazonie en collier sur son torse nu, un short style foot, et des tongues en plastique, une pointe de Mimisicu dans son air. Ho…bon
« hola chicos, on va traverser la rivière…mmmhh, moi je vais passer par l’accrobranche et pis je vous envoie le chariot » « bah et nous, on peut pas passer par l’accrocbranche » « Non ! Seulement moi parce que c’est dangereux… » (holala…une petite pensée pour Antoine de la Chapada Diamantina…tu sais comme j’aime ça Antoine ?!!)
Bref, le premier contact est bizarre. Il faut qu’on parle du prix avant de partir. Alexis est définitivement fermé comme une huître…Marine est bien tentée par une balade en forêt avec lui, pour avoir un peu des infos et collecter des graines pour faire de l’artisanat. Notre accord: 25$ la journée + les entrées aux cascades…encore un lieu où tout est payant.
On se balade dans la jungle. Marine prend les infos, Alexis est derrière, imperméable aux tentatives du guide, la feuille « oreille d’éléphant », les feuilles « oreilles de lapins », la tresse en feuille de palmier…rien n’y fera…(le pauvre, se dit Alexis aujourd’hui, conscient de ne pas avoir été le meilleur des clients ce jour là…)
Byron nous emmène à travers la jungle, on traverse des ruisseaux, Marine glisse et se mouille les pieds. Puis, nous arrivons à la première cascade Shilishili, sur le territoire de la communauté. Une petite cascade enfoncée dans la falaise. Elle peut s’escalader « vous voulez m’observer en train d’escalader ?? » carrément dégoutté, Alexis ne répond pas, et plus par politesse qu’autre chose Marine lui dit de nous montrer…
Ensuite, nous partons le long du ruisseau, plus ou moins profond et notre guide nous propose d’enlever nos chaussures et nos pantalons pour continuer dans l’eau qui va monter jusqu’au bassin. « moi seul, je grimpe par là et HAAAAAA » PLOUF. Ce comique a fait semblant de tomber dans l’eau. Nous, sans moucheter, nous passons le passage. Marine dans l’eau, Alexis en grimpant…avec son pantalon et nous arrivons ensemble à la cascade Escondida. Une jolie petite cascade sur deux étages, encore enfoncée dans la falaise, et avec un petit bassin à son pied. Pas trop motivés à se baigner, nous prenons le chemin du retour, récupérons nos chaussures et rentrons au village. Le retour se fait bien silencieux. Là, Byron semble lui-même un peu démotivé. Marine déjà coincée du dos depuis le matin, retombe et se refait mal…Alexis se pose des questions avec une énergie toujours aussi négative…
Nous rentrons au village, et cette fois-ci, Alexis passe par l’accrobranche après le feu vert amusé du patron…
On se retrouve de l’autre côté et après un petit laps de temps, nous repartons en direction de la route pour aller à notre deuxième partie de balade, celle qu’on avait prévu…
Mais cette fois, après quelques dizaines de mètres, quand on apprend qu’il n’y a, soit disant, pas d’autre chemin que la route pour aller là où d’autres pourront nous donner des infos, on arrête tout et on lui dit qu’onest désolé mais qu’on va arrêter de lui faire perdre son temps. On va continuer sans lui…Lui le prend bizarrement bien, certainement soulagé, et nous dit de réfléchir au montant qu’on lui donnera et que y’avait pas de problème. Seulement qu’il fallait compter les entrées aux cascades, 1,50 chacun…à l’heure d’aujourd’hui, on ne sait toujours pas si c’était 1,5 par personne par cascade ou bien pour les deux…
Bref, une fois séparés du guide, nous gagnons la route, prenons à droite et partons en direction de Indichuri, pensant alors qu’on a eu notre dose de cascade et qu’on allait économiser là-dessus.
La balade est pas spécialement sympa, mais permet à Alexis de revenir sur Terre un petit peu…
Une fois arrivés sur le territoire des Indichuris, nous allons au mirador que nous pensions à l’intérieur du village. Et nous apprenons qu’il faut payer 2$ par personnes…et qu’il faudra encore payer 2$ par personnes pour rentrer au village…Alexis pète un plomb et ne comprend pas pourquoi les informations de l’office du tourisme sont complètement nazes. On avait eu l’info comme quoi il fallait payer 1$ pour rentrer sur le territoire et qu’après il y avait le mirador, la lagune aux caïmans, aux tortues etc etc Au pire, ça nous dérange pas tant que ça de payer tant qu’on le sait avant et qu’on a les bon prix. Parce que là c’est le quadruple de ce qu’on a entendu. On parlemente avec le gars qui nous fait payer 1,5$, comme si on avait été avec un guide, mais on se prend la tête entre nous comme ultime ras le bol. Bon ça durera pas longtemps mais c’est pour dire la mauvaise energie qui circule ces jours ci…
Nous montons tout en haut pour voir le mirador et la vue suffit à calmer les nerfs d’Alexis…une vue…somptueuse
La forêt amazonienne à perte de vue, un croisement de fleuve au fort courant et là bas au loin, derrière les nuages le volcan Turungahua de Baños.
Des hamacs sont installés pour se reposer de la montée et profiter un max de ce moment. On pique-nique et lorgnant sur la bière fraîche des deux couples d’amis qui sont là aussi.
Pis pour nous amuser un peu, et finir de nous détendre, une liane est installée avec une planchette pour s’asseoir. C’est génial ce truc !! Visez plutôt !!
Puis nous redescendons pour arriver au village. Un charmant petit village de cabane, à la jonction entre le grand rio et une rivière plus petite. Des hamacs pour se détendre. Ho tiens des perroquets.
Attention parmis ces oiseaux, un seul n'est pas un perroquet...lequel?
Un magasin d’artisanat et le shaman de la communauté qui nous montre la super sculpture de bois que si on soulève le corps, un pénis taillé en bois sort du socle. Haha il est tout fier…! Mais il ne fait pas le poids face à...ho tiens des petits singes !!
Un glouglou !!!
On continue de se balader dans le village et personne ne nous demande rien…on fait la boucle et ressort du village…pas de caïmans, pas de tortues, pas de prix d’entrée…pourquoi, quand on a une info, rien ne se passe comme prévu… ???
Marine se pause sur un banc, le dos fait mal, en attendant qu’Alexis retourne voir pour parler un peu avec les membres du village et apprend que la lagune aux caïmans…il faut un guide…bon en même temps c’est logique, un village tout proche d’une lagune avec des caïmans ça pouvait paraître bizarre, sauf s’ils sont…en cage…et ils ne le sont pas…c’est déjà ça…du coup, Alexis renonce et nous rentrons à pieds, par la route, sous le soleil jusqu’à Sacha Wasi.
De retour au village, on arrive à l’arrière d’un méga groupe… ça y’est, ils sont là…mais bizarre, à les entendre parler, ils ne paraissent pas de Quito…mais plutôt des États-Unis. Les villageois ont revêtis leurs costumes traditionnels et accueillent le grand groupe dans l’abri collectif. Byron nous invite à les rejoindre. On se sent pas trop à notre place...et on sait même pas pourquoi…bref on y va quand même…
On écoute le speech d’Andréa et elle propose au groupe de se peindre la tête, conformément au coutûmes des sacha wasi. Les gamins rentrent et vont pinturlurer tout le monde…sauf nous…il n’y a qu’Andréa qui demande à un gamin de venir nous peindre nous aussi. Le gamin s’aproche, Jonnhy, demande à Alexis de quel pays il vient… Alexis « Mais Jonnhy c’est moi !! Alexis !! Je suis là depuis hier et tu m’as déjà demandé 30 fois d’où je venais ». Une fois le dessin terminé, coup de grâce, le jonnhy demande « Propina propina ?? »…pourboire….on croit rêver…
Puis Andréa nous (enfin… « nous ») propose de boire la Chicha, boisson traditionnelle. La dame, qui passe avec son bol de Chicha et une bolinette qu’elle rempli et qu’elle sert à chacun son tour, s’approche de nous en début de ligne mais va servir directement le troisième…Non mais ils font exprès ou quoi ?? Encore une fois, Andréa, après que tout le monde soit servi, lui demande d’aller nous servir aussi…
Puis, vient l’heure de la danse. Les enfants rentrent en frappant sur leurs tambourins et les femmes avec une jupe en paille, un soutien gorge en graines et les cheveux longs, noirs et détachés, entament la danse traditionnelle.
Un petit spectacle sympa (Alexis dit : même si rythmiquement y’a un peu plus recherché…j’ai rien dit, désolé, je me tais…) après quoi, ils invitent tout le monde à venir danser. Ne voulant pas prendre le risque que ce coup-ci ils nous comptabilisent dans le groupe, Alexis, lâchement, prétexte aller remplir la gourde d’eau pour fuir cet endroit où il n’est pas du tout à l’aise. Marine, elle, partira quand Andréa demandera une participation financière pour aider la communauté… Marine dit « C’en était trop de demander de l’argent….on dirait qu’ils ne pensent qu’à ça !!! »
Après coup, nous comprendrons que le groupe d’américain n’est en effet pas le groupe attendu ce soir, et que le spectacle était un des spectacles classiques qu’ils donnent quand des touristes viennent visiter le village…sauf pour nous…ce qui explique la demande participation...(on en devient parano...)
Le groupe est amené au magasin d’artisanat et Marine en profite pour se faire plaisir.
Finalement, on passera une fin d’après-midi plutôt détendue avec Byron avec qui nous partagerons un chouette moment de guitare. Les enfants, regardant les photos avec Marine, se cognent dessus, s’insultent en Quicha. Une poule trouve refuge dans les cheveux d’Alexis…une fin d’après-midi normale quoi…
Byron propose à Alexis de lui faire un tatouage. Un tatouage naturel. Avec de la poudre d’un arbre, qu’il transforme en liquide et qui tient sur la peau à peu près 1 mois. Ha bah tiens pourquoi pas !! Alexis n’y connaît rien et se laisse porter par l’inspiration de l’artiste !
Avant qu’il ne termine son deuxième dessin, Byron est demandé pour mener la présentation du spectacle, car Andréa, enceinte, est super fatiguée. Le grand groupe est arrivé. Nous allons assister au spectacle, de l’extérieur. Un groupe de 35 étudiants de Quito profite du même spectacle que 3h plus tôt avec peinture, chicha et danse…nous on voit ça de l’extérieur…
On va voir en cuisine pour voir comment ils travaillent et leur montrer que ça sent bon, en bon amateur de cuisine que nous sommes. Ils ont l’air bien stressés, Marine demande s’ils ont besoin d’aide, ils disent oui…et rien ne se passe…
Puis après une légère incompréhension, la dame nous sert avant tout le monde, dans un bol ou plutôt une sorte de pot de fleur en plastique, le poulet au jus avec sa patate. On voit qu’il y a du riz et on demande s’il faut revenir chercher quelque chose plus tard. On nous dit que oui, plus tard, pour le riz… ça aurait été sympa de tout avoir ensemble…
On se disait qu’on ne voulait pas manger avec le grand groupe, mais en même temps, on ne peut pas franchement aller manger loin car il manque le riz. Ils commencent le service du groupe dans les assiettes et nous, on mange debout comme deux cons à l’extérieur…sur le pas de la porte…
Coup de grâce. Quand Alexis retourne demander le riz avec les deux pots de fleur, le chef de la tribu lui prend rapidement une des cuillères, va la laver et la file à un des mecs du groupe à qui il manquait une cuillère… Alexis : « non mais…mais…je rêve !!! Et moi ? » Pas un mot, rien ! Même pas il pose la question « écoute, on est en rade de cuillère, est-ce que je peux t’emprunter la tienne pour la filer au gars qui attend depuis moment, et comme ça vous peut-être que vous pourriez partager la cuillère pour votre riz… » Il aurait dit ça, Alexis lui aurais donner PAS DE SOUCIS !! Mais le vieux shnock, qui est loin d’être un clown en fait, a en fait profondément blessé Alexis et a confirmé ce que nous pensions…Nous…on est RIEN…
Dégouttés, on va manger notre riz plus loin, on va en mettre dans notre boîte pour demain. Pis Alexis va rendre les bols et LA cuillère…tout en remarquant que le groupe, lui, a eu droit à un verre de jus de fruit frais…une injustice de plus qui ne nous fera pas regretter notre décision de partir un jour plus tôt d’ici…
Byron termine le dessin d’Alexis, Marine joue avec la poule et Panchito et va finalement dans la cabañas se poser pour lire.
Alexis aura l’occasion de dire tout ce qu’il sur le cœur à Byron et Jesus sur notre expérience bien
décevante…
Alexis aura l’occasion de dire tout ce qu’il sur le cœur à Byron et Jesus sur notre expérience bien
décevante…
La nuit sera un peu bruyante entre les rires des uns, les échanges de cocorico complètement déréglés des autres, les p’tites bêtes gênantes…et nous nous réveillerons finalement avec le réveil à 5h30…
On prend notre petit déj, en croisant vaguement des gens. On range nos affaires puis on s’en va. En partant, on croise Byron et Andréa, les deux qui nous ont le plus parlé finalement, à qui on dit au revoir. Personnes d’autres ne viendront nous saluer…
Nous quittons le village sans nous retourner sans l’ombre d’un regret…
Arrivés à la
route, on attend le bus qui doit passer dans 15-20 minutes, mais finalement, en
levant le pouce, un couple nous prend jusqu’au croisement sur la via Maccas,
puis peu de temps après, un autre gars nous emmène jusqu’à Macas. On parle bien
avec lui, il roule un peu vite, mais sinon c’est cool.
Quand on
arrive à Macas, plutôt que de nous déposer n’importe où, il préfère demander un
taxi pour qu’il nous pose à la sortie de la ville puis…nous tend un billet de
20$...wohh…
Nous qui le
sentions plutôt partir avec nos sacs, c’est finalement tout l’inverse qui se
passe en nous offrant généreusement de l’argent ainsi qu’une bouteille de jus
d’orange…
Le taxi nous
pose à la sortie de la ville sur la route qui va jusqu’à Cuenca, mais le stop
s’arrêtera là pour aujourd’hui. 10h, nous prenons un bus de 6h pour la ville de
Cuenca…
La route est
vraiment belle, mais on a du mal à profiter du trajet car on se rend compte
qu’il nous manque de l’argent…
On a beau fouillé ce qu’on a sur nous, nos
cachettes, compter et recompter nos dépenses depuis notre retrait d’argent à
Baños…non…nous comprenons peu à peu qu’on nous a volé entre 100 et 140$...
Où
ça ?...On pense évidemment tout de suite à Sacha Wasi…
Notre bilan…
TOURISME
communautaire…
plus jamais de notre vie…
On ne
partait pas serein, pas sûr de ce qu’on allait trouver. Mais on s’est
dit…tentons l’expérience pour mourir moins cons…finalement, on l’est tout autant
et en plus on est moins riches…enfin encore plus pauvres…
OK Alexis
n’était pas dans son assiette, il a semblé fermé dés le début à cause d’une
connerie (l’histoire de la granadilla à Puyo), connerie, mais symbolique…OK, il y avait
un nuage de mauvaise énergie qui flottait au dessus de sa tête, voir de nos
têtes. Ok…mais si l’expérience avait été autre, le nuage se serait vite
dissipé…or, il ne s’est pas dissipé, il s’est amplifié…
Dés notre
arrivée, on n’est pas à l’aise mais on se dit que ça va se détendre…mais non…
Aspect
accueil :
On se dit
qu’on n’a pas eu de chance. Arriver la veille où un groupe énorme de 35
personnes débarque, c’est pas fou…tout le monde était stressé, faut construire
des lits, faut acheter les provisions, faut ordonner le village…pas le temps de
s’occuper des deux p’tits jeunes fraîchement débarqués…
Pas de
visite de village, pas d’explication sur le fonctionnement, l’histoire tout ça.
Ils nous ont laissé nous démerder dans notre coin pour « observer le
village » comme ils disent…
Après un
certain temps, ils finissent par nous proposer une cabaña (le temps encore,
c’est pas grave). Cabaña avec un seul lit individuel…pour un prix de 5$ par
personnes, où, ailleurs, on peut avoir une grande chambre matrimoniale tout
confort, voir avec 4 lits comme à Baños…
Cabaña qui
ne ferme pas…
Quand on
assiste au petit spectacle de bienvenue réservé aux touristes, ils nous snobent
et ne nous incluent pas du tout (peinture, chicha, danse).
Le dernier
repas du vendredi soir, avec la cuisinière aimable comme sa marmitte, le coup
des pots de fleur au lieu des assiettes et surtout de la cuillère !
Même quand
Alexis a dit tout ce qu’il avait sur le cœur à Jesus et Byron, ils regardaient
ailleurs…ils écoutaient même pas !!
Tellement de
choses qui nous ont fait comprendre que nous…on était RIEN pour eux…que d’la
merde !
Aspect Mode
de vie :
Les membres
de la communauté vivent bel et bien habillés avec des vêtements modernes, ont
chacun leur portable, y’a même une télé. Mais ils revêtissent les vêtements
traditionnels seulement quand un groupe de touriste arrive. Un peu surfait…
Un petit
spectacle de bienvenue et de présentation plutôt sympa quoique un tantinet
longuet.
Le seul
point positif c’est que ça te casse tes préjugés…
Des enfants
de partout, qui grandissent dans la nature et se débrouillent et qui développent une agilité incroyable très tôt.
On s’est
longtemps demandé…Pourquoi font-ils ça ? Pourquoi ont-ils ouvert leur
communauté au tourisme…est-ce pour faire découvrir leur culture, sensibiliser,
faire connaître pour promouvoir et protéger leur culture, leurs racines, leur
mode de vie, leurs croyances ? Ou bien sont-ils en train prostituer leur
patrimoine parce que c’est un bon filon pour se gagner de l’argent. Est-ce pour
survivre ou pour surfer sur la vague du tourisme… ?? Très honnêtement…on
n’en est pas certains…
Aspect
argent :
Tarif de
nuit et repas, pas franchement donné, mais ça reste dans le raisonnable.
En fait, c’est surtout tout ce qu’il y a autour qui nous a dégouttés. Les deux gosses à
qui on demande s’ils veulent nous accompagner pour nous montrer le village et
qui nous réclament quelques dollars. Le gamin qui te peinture la tête vite fait
et qui demande un pourboire. Un autre qui vient te voir seulement quand t’es en
train de manger…en attendant que tu lui donnes quelque chose. Les gamins,
filles comme garçons, qui demandent à Marine de leur donner un de ses
bracelets, ou de leur en faire un. Juste pour OBTENIR quelque chose de toi…
On s’est
fait volé entre 100 et 140$, dans notre cabaña, dans nos sacs, dans notre
pochette, cachée. De deux choses l’une : soit ce sont les enfants…soit
c’est Byron qui en a profité du temps qu’on était parti à Indichuri, juste
après l’avoir remercié…
on ne saura jamais le fin mot de l'histoire, le mail (reçu et lu) sur le Facebook de la communauté demeure encore aujourd'hui sans réponse...
Honteux…
Toute cette
communauté n’est qu’une mascarade. Les gens te prennent de haut. Ils voient en
toi seulement le gros $ qu’ils peuvent gagner, honnêtement ou MALHONNÊTEMENT.
Ils te considèrent comme quelqu’un qui possède et donc quelqu’un à qui ils peuvent
soutirer quelque chose.
Non, amis
voyageurs, notre expérience ne vous fera pas aimer les Sacha Wasi. Et nous même, nous ne vous encouragerons pas à y aller tant on a été blessé par leur
attitude. Après, si vous kiffez être pris pour un billet vert…faites vous
plaiz…on est sûr qu’ils seront aux petits soins pour vous…
Etats des
troupes :
Alexis : Quelle honte…un accueil tout à fait scandaleux, tout à fait inexistant en fait…
Un comportement de mandiant, de voleur et de profiteur. Bien loin de l’image de
partage, de sensibilisation et de respect qu’ils font semblant de promouvoir.
Je me suis senti traité comme une sous-merde, un irrespect comme rarement j’en
ai connu. Je m’en veux tellement pour cette histoire de 140$. Je dis tout le
temps à Marine de se détendre et au final…c’est elle qui a raison…En plus…si
c’est réellement Byron qui nous a volé l’argent, je me sens encore plus con,
encore plus honteux, d’avoir partagé avec lui ce moment de guitare et de dessin. Encore plus
trahi. Et le pire…c’est que la marque de la honte restera sur mes bras pendant
encore un mois. Ces jolis dessins qui, sans cesse, me rappellent Byron et donc
le larcin. Même après, quand je verrais le collier avec la dent de sanglier que
Marine avait acheté en souvenir…tout ce qui aura rapport avec la communauté me
ramènera à cette honte d’avoir été ainsi trompé, abusé, violé…
On va s’en
remettre…on s’en remet toujours…on tâche de retrouver le sourire et peut-être
le fait d’écrire exorcisera certaines choses…
Marine :
Très
mauvaise expérience… de l’accueil, jusqu’au départ. De pire en pire je
crois…Pourtant, il y a eu quelques améliorations à certains moments qui nous
ont fait espéré que cela irait un peu mieux… mais non, toujours quelque chose
venait tout gâcher…et alors, le coup de l’argent volé, je m’en remets pas… je
m’en veux d’avoir eu un pressentiment là dessus et de pas être retournée
voir…mais en même temps, je suis toujours trop sur mes gardes, à avoir peur qu’on
nous vole et je me gâche des moments toute seule parfois, ou, sans me les
gâcher, j’en profite pas à fond…alors cette fois je m’étais dit « c’est
bon, Marine relax… » Et bah non L
Vraiment
l’impression de se sentir et d’être pris pour des moins que rien à côté du gros
groupe de 35 personnes de Quito pour qui les gens du village faisaient des
pieds et des mains… Mais nous, on faisait juste tâche ici... Pourtant, on a
payé la même chose, et même sans compter argent, on n’a pas senti l´humain là
dedans, juste le business….
Pourtant, j’aurai
aimé profiter de ce contact avec eux. Pour faire de l’artisanat, car le leur me
plaisait, jouer avec les enfants, mais eux, quand ils te voyaient et qu’ils
restaient avec toi, c’était toujours pour recevoir quelque chose en retour …
comme si le fait de rester avec nous leur donnait droit à un dû… et ça, c’est
dur. Ce n’est pas des rencontres saines… C’est con, parce que ces gamins sont
beaux, ils donnent envies de rester avec eux… J’aurai eu envie de leur faire
des bracelets ou des boucles d’oreilles. Régulièrement, ça me plait d’offrir un
petit truc que j’ai fabriqué… Mais finalement, tu te lasses qu’on te demande
toujours de l’argent ou quelque chose et tu te refermes et t’éloignes.
En plus de
tout ça, Alex était d’une humeur de chien (en écrivant cette expression, je me
rends compte que je ne sais pas pourquoi on dit ça) enfin bref, sa compagnie
n’était pas des plus jouissives… et c’est dur de le voir comme ça et de ne pas
trouver de solution pour le faire sourire… puis je me bloque le dos… j’aurai
aimé tester le petit accrobranche que les touristes « Y peuvent pas faire
normalement car Y sont nuls »….
Enfin bref,
c’était loin d’être la meilleure expérience de ma vie…. dommage car le cadre
était sympathique et avait tout pour nous plaire, dans la jungle, un peu écarté
de la civilisation, avec des petites cabanes….
Allez, on va rebondir !!
toujours difficile le tourisme communautaire ... l'avantage d'etre en groupe c'est qu'ils sont payés à l'avance du coup c'est moins douloureux pour les visiteurs ... alors essayez d'oublier le pire ...autre lieux autres moeurs et hop on rebondit au Perou !
RépondreSupprimersiento vergüenza por lo que pasaron!!! yo pido disculpas por lo que pasaron.... me dio ganas de llorar.... lo siento mucho...
RépondreSupprimer:( ustedes son increibles personas... lamento que el Ecuador les deje tan mala experiencia.... les quiero mucho!!!!
SACHA WASI : une communauté qui veut montrer sa culture indigène ! Forcément il y avait un loup : la vraie communauté culturelle (et sportive) SACHEZ (que c'est) VHASI. H-JP&Benj
RépondreSupprimerBon... ce qu'on peut dire aussi que cette organisation leur évite de venir grossir les rangs des mal logés mal payés mal..ginaux des villes
RépondreSupprimerHi, I'm from Quito Ecuador, brother of the community Sacha Wasi, it really makes me sick to read your words, you do not know anything about Sacha Wasi and they will not know what it really is. I do not like people who judge without knowing and you are one of those people. Sacha is a simple loving noble but your opinion is absurd. Look at your life, do not mess with the lives of others and you can do the world a favor. Marlextr, do not think again if you do not know what you are talking abou
RépondreSupprimerHi, I'm from Quito Ecuador, brother of the community Sacha Wasi, it really makes me sick to read your words, you do not know anything about Sacha Wasi and they will not know what it really is. I do not like people who judge without knowing and you are one of those people. Sacha is a simple loving noble but your opinion is absurd. Look at your life, do not mess with the lives of others and you can do the world a favor. Marlextr, do not think again if you do not know what you are talking abou
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