dimanche 4 juin 2017

Manaus Amazonie - du 6 au 9 Mai

AMAZONAS : le rêve amazonien…

 
Samedi 6 mai, 5h du matin, arrivée à Manaus. La courte nuit dans les avions de Sao Luis à Belem et Belem à Manaus a raison de nous, et nous la terminons sur les bancs dans un hall de l’aéroport. On a rendez-vous à 9h30 avec Francialex, notre couchsurfeur que nous appellerons Alex dans ce reportage, parce que c’est comme ça qu’on l’a appelé et que c’est bien comme ça.

On est en Amazonie…incroyable…Alors attention aux moustiques…

On prend finalement un bus qui nous emmène dans le centre et un autre qui nous emmène dans le quartier de Francialex…le quartier est disons…sympathique…ambiance favelas. 



On peine à trouver l’adresse d’Alex, les numéros des rues sont notés anarchiquement, Mapsme (L'application sur le portable) nous localise l’adresse dans un endroit où les gens ne veulent absolument pas qu’on aille parce que c’est dangereux. Le nom des rues ne correspondent pas trop, on se sent observé, un gars pénible un peu bourré nous tient la jambe mais en mode sympa quand même…bref, on trouve la rue et comprend la mauvaise formulation du message d’Alex, on trouve le 171 qui est en fait une mini superette tenue par une vieille dame aux cheveux violacés bouclés et robe de grand-mère et avec le sourire d’une porte de prison…bon…au moins elle connaît Alex

On est un peu en avance, et on décide d’attendre un peu. Mais quelques minutes plus tard, une étroite porte en taule, que nous n’avions pas encore vu, s’ouvre et c’est Alex qui en sort.

La porte donne sur un couloir hyper étroit entre les deux maisons…nos sacs ne passent pas…pour vous donner une idée. On arrive en haut d’un escalier en béton qui donne sur un terrasse avec un point d’eau avec évier, bac de récupération d’eau de pluie et machine à laver (Chouette !!) défectueuse (et m***), une salle de bain avec wc, douche et fourmis, et la porte d’entrée  de son petit appartement au sous-sol de la maison des proprio-épiciers du dessus. 

Une espèce de hall d’entrée, où nous poserons nos matelas pour les quelques nuits à passer ici, une cuisine correcte et une assez grande chambre pour lui. Alex est en train de faire un coup de ménage car c’est vrai…c’est un peu le bordel et surtout un peu crade mais peu importe, on est bien content d’être arrivé et on fait connaissance doucement avec Francialex qui nous avait répondu si gentiment et d’une manière tellement enthousiaste et rapide qu’on avait hâte de le rencontrer.

Francialex, est un petit bonhomme plutôt costaud, prof d’espagnol pour des étudiants de tout âge. Avec son facies et son niveau d’espagnol, les gens de son propre pays le prennent très régulièrement pour un péruvien, plutôt marrant. 
C’est un amoureux des langues, un pur, un dur. 

Il a vécu en Argentine et parle donc couramment espagnol, apprend l’italien et se met au français en même temps pendant notre séjour, il parle quelque mots de chinois et évidemment le portugais qui est sa langue natale…on aura beaucoup de conversation autour des langues et des différentes cultures. 

Il connaît aussi un peu la région, même s’il est originaire de Belem et nous propose même, d’entrée de jeu, une sortie demain dimanche autour d’un petit village un peu plus profond dans la jungle, une marche d’une quinzaine de km pour arriver à un camping et là profiter du rio, des cascades, des animaux etc, puis revenir lundi matin parce qu’il travaille l’après midi…Génial !!! 
C’est exactement ce qu’on veut !! 

Une petite escapade tranquille dans la forêt amazonienne !! On s’en reparle dans la journée car là il doit partir travailler.

Aujourd’hui, nous on va descansar un peu (se reposer), puis mission bateau, hamac et tout le tointoin…car oui, si nous sommes à Manaus c’est pour prendre dans quelques jours un bateau pour remonter le fleuve Amazone jusqu’en Colombie…rien que ça. C’est notre ami Jorge de Lima qui nous en avait parlé il y a 2 mois et demi de ça, et depuis, on avait vraiment hâte de vivre l’expérience.

Au départ, on voulait partir de Belem jusqu’en Colombie, un voyage de 3 semaines-1mois avec des pauses plus ou moins importantes dans les grosses étapes où il faut changer de bateau. Mais le temps, l’argent, tout ça tout ça…le Pérou…ne baclons pas le Pérou…

Nous nous dirigeons vers le centre de Manaus et plus principalement son port…oui, car pour acheter des billets de bateau…c’est mieux…

Manaus n’est pas une belle ville en soi…c’est une très grande ville, entourée par la plus belle forêt du monde certes, mais rien qu’une grande ville pauvre et avec de l’insécurité. 

Le port est un vrai bordel. Les vendeurs de billets sont le long du quai à des petits stands et un peu plus loin, toujours le long du quai, il y a les camions de livraison qui posent leur cargaison au milieu de vendeurs de fruits pourri et d’abri faits en palettes et en matelas pour des pauvres gens qui y vivent. En face du port, le mercado municipal, le grand marché couvert, fruit, poissons, viandes, poubelles, tout y est…







On est sorti avec peu de choses sur nous mais quand même, on se sent pas hyper à l’aise au milieu de tout ça. 

Pour nous, c’est le top départ du marathon des billets. On passe d’un vendeur à l’autre, en commençant par un qu’Alex « connaissait », enfin il avait sa carte quoi…on tente des négocier les prix. Prix de départ 385 reals par personne (soit à peu près 120€). 

Alex nous a dit qu’il avait vu des couchsurfeurs prendre des billets à 230-240 reals…donc on tente de baisser un peu le tout. Et on arrive à descendre avec un vendeur à 280, et avec un autre 275 pour un départ mardi…pas mal…mais on se dit que lundi, ils vont vouloir absolument vendre leurs billets et ils baisseront encore un peu. 
Dépendamment s’il y a deux bateaux qui partent le même jour etc… on s’éloigne et on s’attaque à la mission hamac.

Oui car sur le bateau, le principe est de venir avec son hamac et de dormir sur le pont au milieu de tous les autres hamacs…il peut y avoir jusqu’à 400 personnes sur le type de bateau qu’on va prendre…vous imaginez le truc ? Mais rassurez vous, généralement comme il y a beaucoup de livraison pour les villages le long du rio, l’étage du bas est réservé pour la cargaison, la capacité n’est alors plus que de 200 personnes…

Bref on va acheter des hamacs, avec dans l’idée sûrement de s’en séparer après le bateau. On peut trouver des hamacs à 5-7€ nous a-t-on dit.

Mais évidemment ce n’est jamais aussi simple. Il y en a de toutes les sortes, de toutes les couleurs, de toutes les qualités et de tous les prix…et évidemment…on n’est pas d’accord…donc on réfléchit, on discute, on scrute, on cherche…bref. Une vraie partie de plaisir…

On a deux options. 

Soit on en prend des pas chers et pas très bonne qualité, qui ne reviendront pas en France, mais qu’on peut éventuellement garder un peu pendant le voyage car ils sont légers et ne prennent pas de place. 

Soit on achète carrément un souvenir de voyage, un beau hamac qui rentrera avec nous et qui aura déjà une histoire etc…en revanche, il faut se le porter dans le sac jusqu’à la fin du voyage…c’est 2,7kg à peu près ces bazares…bon on se dit aussi  que c’est pas la peine d’en acheter 2 hyper beaux et de les ramener les 2…on en a déjà 3 à la maison…haha…alors Alexis se dit qu’il en prendra un moins cher, moins beau et le lâchera en cours de route…

Finalement, on ne prendra aucune décision, on a fait des repérages et on remet ça aussi à lundi.

On fait une pause de tout ça en trouvant un resto chinois qui a du wifi, on prend une bière…enfin le gars nous ramène un pack de 6 bières pris dans la glace dans un seau et nous dit que c’est 25 reals…euh bon…pis finalement, on mange le buffet…au grand désarroi des serveurs car ils pensaient fermer. Désolé…mais entre votre fermeture tardive à cause de nous et les bières « périmées » que vous nous avez servi, on va dire qu’on est quitte.

La troisième mission, la mission banque s’avère être un échec car la seule banque de dispo prenait une commission honteuse…

Pis on prend le chemin du retour pour éviter de rentrer pendant la nuit. 
On passe par le port pour rediscuter avec les mecs et pis aussi essayer de trouver de la corde. Hé oui pour accrocher les hamacs et les sacs !! 
Ils en vendent…mais ça serait quand même dommage de payer 4 bouts de cordes…alors Alexis voulait chercher vers les pécheurs pour voir si y’avait pas des bouts qui trainaient. Il demande à des gars, qui lui disent de passer demain puis il essaye un autre type devant un entrepôt. Théo. Théo travaille dans la rénovation de bateau ainsi que dans le transport de personnes sur le rio, des espèces d’excursions,  et vit sur son bateau dans le port, avec ses 3-4 autres embarcations. Il comprend le problème d’Alexis et lui dit de le suivre. 

On va sur le quai, descend une échelle de bois, Marine, pas très rassurée reste sur le trottoir et voit Alexis embarquer avec le monsieur sur une petite barque pour accéder à son bateau. 

Théo invite Alexis à rentrer et lui montre une corde de noir « c’est ça que tu veux ? »…c’est exactement ça… « t’en veux combien ? » je sais pas genre 4m…et zou le voilà recevant entre 4 et 5 mètres, une invitation pour un asado quand on pourra et un sourire sincère jusqu’aux oreilles…

Marine, elle aussi, reçoit de grands sourires, d’un homme, plongé dans l’eau douteuse du rio negro en train de faire chais pas quoi, qu’elle a un peu aidé avec son matériel…

Une petite anecdote, un petit contact humain, pure, sain et simple et c’est toute l’image de la ville qui est bouleversée, controversée.

Quand on rentre, on passe devant un point de vue fabuleux d’une partie de la ville au teint rosé et partageons quelques mots avec 3 messieurs, semblant apprécier à la fois également le spectacle et le fait que nous nous l’apprécions…

Fort de ses sourires, nous voilà de retour, et même la porte de prison, fidèle à elle-même, ne nous cassera pas notre gaité.

Autre anecdote, Alexis va faire deux trois courses, réfléchit dans le magasin puis change ses plans et s’apprête à sortir de l’épicerie. Arrêté par un jeune homme, qui finalement, souhaite lui offrir 2 tomates et 2 oignons… « Mais pourquoi ? J’ai rien fait ??!! » « C’est comme ça ici… » de sourire Jonhatan, entre 20 et 25 ans, d’une gentillesse incroyable et spontanée.  




Francialex rentrera hyper tard et pendant que Marine dort, les deux Alex discutent et se disent une heure de réveil pour demain.

Au final, Francialex appelle son ami au petit matin et nous ne pourrons pas camper car la réserve naturelle où il voulait nous emmener n’est pas accessible en ce moment…que pena…

Du coup, on va quand même au petit village, se baigner dans le rio…bon c’est déjà bien…

Après avoir marché jusqu’au centre, trouvé un arrêt, attendu le bus, pris un deuxième bus, nous arrivons à Rio Preto…
Le village est en fait plutôt une ville, les routes sont asphaltées, il y a des magasins, un mini corcovado, un rio oui ! Quand même un super fleuve où l’on peut se baigner…mais…des centaines de parasols et de tables en plastique et la musique boumboum à fond à partir d’une scène…enfin bref…un peu loin de l’image de village authentique comme on l’avait compris…

On mange pour pas cher dans un petit stand, un bon poisson ou un bon beef accompagné de l’accompagnement traditionnel (riz, pâtes, beans, petite salade) le tout avec un bon jus naturel d’acerola. 


Ensuite on va voir le mini Corcovado, on va se prendre une bière au Rio, on se baigne. C’est un moment bien sympa.












Le rio Preto et sa plage municipale

Un peu loin de l’image de village de l’Amazonie qu’on avait…carrément même…mais au final, c’est pas plus mal…c’est vrai…les voyages, c’est aussi fait pour te casser tes préjugés…hé non, en 2017, un village authentique de l’Amazonie n’est pas un groupement de cabane au toit en feuille de palmiers habités par des indiens tout nus…non…ces indiens là ou descendants ont bel et bien des pantalons et des tee shirts et même des baskets nike…

Après un long passage en bus où maints personnages font leur show, dont un monsieur qui voudrait parler « françois », nous faisons un petit tour dans le centre historique de Manaus que nous n’avions pas vu jusqu’à présent. Des bâtiments tout autre que ce que nous avions vu. Le théâtre par exemple est splendide et de renommée mondiale !

Le Théâtre de Manaus
Cathédrale de notre-dame de la Conception de Manaus

D’une fatigue extrême, les membres de l’épopée vont se coucher super tôt. Mais on attend quand même un super repas de notre couchsurfer soupe de poulet et pâtes.

Le lendemain, notre hôte joue un peu le fantôme mais peu importe, nous, on a des missions.

Au port, on n’arrive pas à retrouver moins chers que 275 reals par personnes, on trouve même 350…puis 330…mais on lâche pas et on parvient à sauver les meubles avec un prix de 300 reals par tête…100 euros…on apprendra plus tard que c’est le prix qu’ont payé les locaux, que certains ont payé plus chers, et que les gars qu’on avait vu samedi n’étaient peut-être pas tous honnêtes…

Bref…mission hamac également successfull !! On se trouve un super joli hamac que Marine avait repéré…et qu’elle va se porter pendant 3 mois dans son sac, et un autre plus petit et plus simple qu’Alexis lâchera sans doute en cours de route…peut-être…

Puis on va se balader au parc Jefferson, que l’on a découvert la veille au soir.

Et on retrouve Francialex pour aller faire des courses ensemble Marine nous fera un super repas le soir et on parlera un fabuleux mélange d’espagnol, portugais, italien, français, anglais, allemand et même chinois.

Marine en pleine préparation du délice du soir
Francialex en plein cours d'Italo-frances

Bravo patronne !

C’est aux alentours de 10h le mardi que nous quittons Alex et que nous partons en direction du port.

Merci Alex de ton accueil, de ton énergie et de ton sourire.

Au passage, on laisse une carte comme petit souvenir à Jonhatan de l’épicerie d’en face et Théo, à son bateau. Puis on va chercher le nôtre de bateau. On passe les stands des pseudo vendeurs, on passe le marché, et on longe le quai au niveau de la rue pendant 200 ou 300m jusqu’à arriver dans la salle d’embarquement avec vérification du passeport par une fliquette et tout…un peu en décalage avec le côté « à l’arrache » de la vente des billets…

Pas très à l’aise pour sortir les vrais passeports dans cet endroit, elle se contentera des photocopies.

Puis on recherche le bateau au milieu de tout ça…des dizaines et des dizaines de bateaux, des gros des petits, et surtout des dizaines et des dizaines de camion de livraison, des cargaisons qui rentrent, d’autres qui sortent…ça bosse dur par là…

Ha ça y’est le voilà....

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